Benoît XVI est revenu dimanche sur l'annulation sans précédent de sa visite à l'univesristé de la Sapienza devant une foule plus nombreuse qu'à l'habitude venue le souttenir. Il a expliqué: "le climat qui s'était créé avait rendu inopportune ma présence".
La contestation à la Sapienza, la plus importante université d'Italie avec 130.000 étudiants, était née parmi les enseignants du département de physique qui jugeaient "incongrue", au nom de la laïcité, la décision du recteur d'inviter le pape à l'inauguration de l'année académique.
Le relais a ensuite été pris par des petits groupes d'étudiants qui ont organisé une "semaine anticléricale" brocardant les positions du pape sur l'avortement et l'homosexualité.
Malgrè le caractère minoritaire de ces groupes, le Vatican a craint que le pape soit chahuté dans la salle même où il devait prendre la parole et a annulé le déplacement.
Cette affaire a créé l'évènement toute la semaine passée en Italie. En effet, dans ce pays où le Vatican intervient dans les affaires politiques intérieures, s'en prendre à la personne du pape est encore considéré comme un tabou.
Ainsi, durant toute la semaine, la classe politique dans sa quasi-totalité a apporté son soutien au pape et condamné "l'intolérance" des contestataires.
Le président de la République Giorgio Napolitano, un ancien communiste, a même exprimé dans une lettre à Benoît XVI son "vif regret" de l'annulation de sa visite.
Le ministre des Universités Fabio Mussi a été l'un des rares à exprimer un avis divergent dimanche, estimant que "le défilé des politiques à l'Angelus sent l'instrumentalisation".
Pour le philosophe Paolo Flores D'Arcais, directeur de la revue intellectuelle laïque Migromega, "dire que le pape a été empêché de parler c'est le monde à l'envers". "Le pape se pose en victime, mais c'est la personnalité qui s'exprime le plus dans les journaux télévisés et c'est lui qui a annulé sa visite", a-t-il déclaré à l'AFP.
Source gay : Ellico.com
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