En six ans Solidays est devenu une manifestation incontournable de la lutte contre le sida. Un événement majeur de la politique de prévention de la maladie non seulement en Île-de-France, mais partout sur le territoire national, ou encore dans le monde où Solidarité sida, association organisatrice de Solidays, mène son combat. Depuis trois ans, l’association a fait de " l’accès au traitement " dans les pays du Sud une de ses priorités d’action : " Le sida poursuit sa progression et continue de décimer les populations, soulignent les organisateurs. Les engagements des politiques se sont délités sous la pression de la logique économique. Les médicaments ne sont toujours pas accessibles aux malades des pays pauvres. " Fléau de l’époque, la maladie continue de faire des ravages. Une situation que n’admet pas Gilles Masson, président de Solidarité sida : " Les engagements politiques ont souvent été promis et peu souvent tenus. Beaucoup de gens parlent et, pendant ce temps, des continents continuent d’être dévastés. Le sida est le plus grand tueur de notre époque. Le sida est une fabrique d’orphelins partout dans le monde, ajoute-t-il. Les médicaments sont là, distribués au compte-gouttes, les sources de financements sont là, mais seuls 7 % des gens y ont accès. " Les chiffres parlent d’eux-mêmes faisant prendre la mesure de l’ampleur de l’épidémie galopante. Vingt millions de personnes en sont déjà mortes, et 40 millions sont aujourd’hui porteuses du virus. C’est dire le caractère d’urgence de la lutte à mener. Face à cette situation dramatique, Solidays ne veut pas noircir le tableau mais faire prendre conscience des besoins à travers un festival qui entend être porteur d’espoir : " L’espoir d’une jeunesse qui refuse de baisser les bras, dit Luc Barruet, directeur fondateur de Solidarité sida, l’espoir de militants et de malades qui veulent croire qu’un jour nous pourrons vivre sans sida, l’espoir d’une association qui aspire à toujours plus de solidarité entre le Nord et le Sud. "
Depuis hier et durant tout le week-end, à l’hippodrome de Longchamp, les festivaliers vont conjuguer musique et solidarité en un joyeux rassemblement convivial. Outil d’interpellation et de mobilisation de la jeunesse, Solidays attend 130 000 spectateurs qui diront " oui à la solidarité " et " non au sida ". L’objectif étant de mobiliser fortement pour que, demain, on en finisse avec l’épidémie. Pour sa sixième édition, la manifestation accueillera deux cents artistes répartis sur quatre scènes (Alain Bashung, Keziah Jones, Bénabar, Têtes raides, Alpha Blondy.) : " Quand on aura vaincu cette maladie, le festival pourra alors s’appeler "Jolidays". " Le mot de Laurent Voulzy dit bien l’engagement de cour des artistes qui se sont toujours sentis solidaires de l’événement. À l’image de Gérard Lanvin, parrain de Solidays : " Le fil conducteur, c’est l’amitié et la fête autour de toutes les musiques. " D’autres, à l’instar du groupe No One is Innocent, trouvent " naturel " de soutenir la cause du festival : " On dit plein de choses dans nos textes sur l’actualité, précise Kmar, leader des No One. Le médium organique, c’est le rock et, pour nous, c’est une démarche naturelle que de soutenir des actions comme celle de Solidays. " Même sentiment chez la Grande Sophie qui se produira cet après-midi : " Le sida est un sujet auquel j’ai toujours été sensible. Je vais essayer d’apporter ma pierre à l’édifice. En tant qu’artistes, nous sommes là pour montrer qu’il y a de l’espoir, en essayant de faire passer un bon moment aux gens. En les sensibilisant à la lutte contre cette maladie qui peut toucher tout le monde, en rappelant aux jeunes qui seront présents qu’il faut se protéger et qu’ils peuvent aider les associations par leur action. " Parrain depuis le début de Solidays, Mc Solaar souligne le relâchement des conduites : " Le fait d’entendre parler d’une maladie régulièrement ça devient quelque chose d’habituel.
On se relâche et on oublie. Alors que depuis le premier jour jusqu’à maintenant, le résultat est le même, à savoir une dégénérescence qui conduit à la mort. À l’école, avant, on avait des gens qui venaient régulièrement nous sensibiliser sur la maladie, je ne sais pas si cela se fait encore. Il y a la télévision, des spots à la radio. je me demande si cela n’entraîne pas une forme de banalisation. Peut-être faudrait-il en revenir au message "dur" d’avant plutôt que "policé". Aujourd’hui, on a le sentiment de ne pas réussir à vaincre la maladie. C’est une raison de plus pour continuer. L’essentiel, c’est de rester mobilisé pour faire en sorte que la courbe s’inverse et que les gens puissent se soigner. " L’acteur Élie Semoun, lui aussi parrain de Solidays, va plus loin en interpellant les politiques : " C’est vrai que c’est décourageant quand on voit les chiffres monstrueux de la maladie. C’est une catastrophe, en Afrique ou même dans la région Île-de-France où le sida progresse. Entre faire et ne rien faire, il vaut mieux agir. Je ne sais pas ce que les politiques attendent pour se bouger. C’est toujours aux citoyens de se prendre en main. Il y a plein d’argent qu’on pourrait consacrer à cela. Ce serait vraiment d’une grande efficacité et peut-être que ça changerait les choses. Il ne faut pas baisser les bras. De ce point de vue, je trouve que la formule Solidays, qui joint l’utile à l’agréable, est intelligente. "
Solidays : samedi, de 13 heures à 5 heures du matin, dimanche, de 13 heures à 23 h 30, hippodrome de Longchamp, Paris.
Renseignement : www.Solidays.com
Source gay : Coming out