Dès mercredi, Jérusalem s'est de nouveau retrouvé au centre de l'actualité gay. Et plus particulièrement la Knesset, où doit être votée une loi permettant à la municipalité de la capitale d'interdire la Gay Pride. Les souvenirs des émeutes de novembre dernier sont encore frais, où militants de la cause homosexuelle et ultraorthodoxes s'étaient opposés dans de violents affrontements au sujet de l'organisation de la Gay Pride dans la ville sainte. Déposée par le parti religieux d'union nationale, la proposition de loi qui vise à interdire les “manifestations susceptibles d'offenser les résidents de la ville”, a toutes les chances de passer.
Le pays serait-il donc frappé de shizophrénie ou ferait-il simplement preuve d'hypocrisie ? D'un côté des appels du pied à la communauté gay du monde entier. De l'autre, l'envoi d'un message peu amical aux associations israéliennes. Contacté par Infolive.tv, le ministère du Tourisme s'est d'ailleurs empressé de démentir la paternité de la campagne d'affichage “israélo-gay-friendly”. Tout au plus reconnaît-on une collaboration à “un projet vieux d'un an”. “Tout organisme qui s'adresse au ministère du Tourisme reçoit la même aide”, précise-t-on au ministère.
A titre d'exemple, le ministère reçevra début juin une délégation de journalistes allemands qui compose un guide du tourisme “rose”. En partenariat avec les associations des professionnels de l'hôtellerie, les fonctionnaires du tourisme emméneront la presse allemande sur les sites réputés accueillants pour les homosexuels. Là encore, sans être à l'origine du projet, le ministère du Tourisme donne son encouragement tacite à une campagne qui vise à inscrire Israël dans le parcours du routard gay, avec Sydney, la Grèce et San Francisco.
Gêné d'associer son nom à ces initiatives, le gouvernement aurait donc du mal à s'assumer. La loi qui pourrait être votée aujourd'hui va à l'encontre de l'image que veut offrir le pays. Il faut dire que beaucoup d'intérêts sont en opposition dans cette affaire. D'un côté la “morale” et la paix civile. De l'autre les intérêts financiers. Les communautés gay ont toujours été convoitées par les grandes villes désireuses d'attirer à elle des touristes réputés aisés. Un intérêt que ne partagent pas les habitants de la ville sainte. L'argent serait-il plus fort que la “morale” ?
Source gay : Comingout
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