153 agressions physiques ont été signalées en 2006, soit 12 % de l’ensemble des cas soumis à SOS homophobie. Soit, comme le pointait déjà le "Rapport 2006", une agression physique tous les trois jours. Pour l’association, ce chiffre "traduit une inquiétante propension à passer de l’insulte aux coups, bien que la loi réprime plus fermement l’agression lorsqu’elle a pour motivation l’homophobie."C’est à Paris (25 cas recensés), en Haute-Garonne et dans les Bouches-du-Rhône qu’on compte le plus d’agressions physiques homophobes. "La visibilité homosexuelle continue de provoquer des réactions violentes. Aucun contexte n’est épargné, qu’il s’agisse des lieux publics,
de la famille, du domicile, du voisinage, du milieu professionnel, des commerces" précise l’association.
Autre grand sujet d’inquiétude de SOS homophobie : le doublement des cas d’homophobie signalés dans les lieux publics, soit cent quarante-six cas, cette année. "C’est sans conteste, une très mauvaise nouvelle puisque le nombre de témoignages a doublé par rapport à l’an dernier". Les cas ? Ce sont des agressions "fréquentes et aveugles" dans la rue, sur les lieux de drague, dans les transports,. Autre chiffre qui inquiète : les problèmes d’homophobie avec le voisinage (+ 4,4 % de cas cette année). 150 personnes ont été confrontées à cette forme d’homophobie. "Dans les relations de voisinage, les occasions ne manquent pas d’utiliser l’homosexualité avérée ou supposée pour envenimer un conflit banal."
Dans le domaine du travail, la situation n’est pas davantage brillante. En 2006, 193 personnes ont appelé pour ce motif. "Tous ces témoignages rendent compte du côté diffus de cette forme d’homophobie, qui s’immisce partout : tous secteurs d’activités, toutes tailles d’entreprise, prive ou public, sous de multiples formes, souvent déguisées, insultes, brimades, discriminations, renvois ou démissions forcées et même agressions." "La Halde conduit un travail intéressant sur cette question, note Jacques Lizé, président de SOS homophobie, mais dans le pôle égalité des chances de cette structure, le mot homophobie est presque inconnu."
Faible motif de satisfaction, les lesbiennes témoignent plus. Elles osent franchir le pas : appeler et porter plainte. "Cela représente une augmentation de 33 % en moins de deux ans", note Marion Le Moine, co-responsable du "Rapport 2007". En 2006, 173 cas de lesbophobie ont étré portés à la connaissance de SOS homophobie. "C’est l’entourage familial et amical qui a suscité le plus grand nombre d’appels" note l’association. En fait, le véritable motif de satisfaction de l’association est d’avoir contribuer (avec le SNEG et Act Up Paris) à faire condamner le député UMP Christian Vanneste pour injures homophobes. Pour SOS homophobie, il s’agit d’un "tournant historique". Elle a bien raison.
SOS homophobie (ligne d’écoute : 0 800 108 135) c/o Centre LGBT Paris Ile-de-France. 3, rue Keller. 75524 Paris cedex 11. Infos sur
www.sos-homophobie.org
Source gay : Ellico.com