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Sondage sur le Coming-out

Résultats - Page 3 / 5

Quelques détails sur le coming-out ...

A quel âge a lieu le coming-out ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réaction des parents de gays

 

 

 

 

 

 

 

 

Réaction des parents de lesbiennes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Raisons du coming-out

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Intentions de le dire à la mère à l'avenir

Commençons par le moment du coming-out. Les gays qui ont fait leur coming-out à leur père l'ont fait en moyenne à 22,5 ans, une chiffre identique quand il s'agit de la mère. Les lesbiennes ont fait en moyenne leur coming-out à 23,2 ans pour ce qui concerne le père, la mère étant prévenue vers 22,6 ans. Enfin, les bisexuels ont prévenu leur père en moyenne à 19 ans et leur mère à 20,9 ans.

On serait tenté de dire que ceux qui hésitent franchissent le cap tardivement chez les homos et font monter la moyenne alors que chez les bisexuels, l'hésitation se traduit plus souvent par l'absence de coming-out ce qui fait qu'il ne reste que ceux qui sont sortis du placard assez jeune.

Sinon, on notera qu'il n'y a pas de réelle différence dans le moment choisi en moyenne par les homosexuels pour sortir du placard (filles ou garçon, envers le père ou la mère).

D'autres chiffres : les gays qui sortent du placard avant leur majorité sont 18% (pour le père) et 16% (pour la mère). Les lesbiennes mineures qui font leur coming-out sont 13% avec le père (15% avec la mère). Par contre, ceux qui passent le cap après 30 ans sont entre 8 et 9% chez les gays (entre 5 et 6% pour les lesbiennes).

 

Autre chose importante, la réaction des parents face à l'annonce. On s'intéressera aux différences entre réaction du père et de la mère, différence entre gays et lesbiennes et à l'évolution des réactions avec le temps.

On commence par les gays. Les répondants avaient le choix de définir la réaction du père après l'annonce : très négative, négative, neutre, positive, très positive. Ainsi, 43% ont une attitude positive (26%) ou très positive (17%) mais 29% d'entre eux ont une attitude négative (12%) ou très négative (17%). Le petit tiers restant est neutre au départ.

Si l'on note de -2 à +2 ces cinq choix (-2 pour très négatif), on obtiendrait une note de 0,14. En moyenne, l'attitude est donc neutre.

La réaction des mères est au même niveau (une note de 0,15 en moyenne) et surtout plus contrastée. Les neutres ne sont que 22% (contre 29% pour les pères), les positives ou très positives sont 45% (+2 par rapport aux pères) et les négatives ou très négatives sont 33% (+4 par rapport aux pères).

Rappelons qu'il s'agit ici de la réaction des parents dont les enfants ont décidé de faire leur coming-out. Il y a fort à parier que les parents dont l'enfant a choisi de ne pas leur dire font partie des plus négatifs face à cette question et que si nous les avions interrogés, ils auraient fait baisser la note générale. On notera aussi que l'attitude face au coming-out n'est pas une décision du couple puisque dans seulement 35% des cas, les parents ont la même attitude. dans 36% des cas la mère a une attitude plus clémente et dans 29% des cas le père est plus clément.

Reste à savoir comment les choses ont évolué par la suite. On demandait aux répondants de qualifier l'attitude de leur parents face à leur homosexualité en ce moment.

Avec le temps, elle s'est globalement améliorée. Le score est de 0,72 pour les pères (plutôt positif donc en moyenne) et de 0,97 pour les mères (positif en moyenne). Les pères ne sont plus que 10% a avoir une attitude négative et les mères 9%. Les positifs sont 54% chez les pères et 68% chez les mères. Mieux les ultra-positifs sont 32% chez les pères et de 40% chez les mères.

Devant ce tableau idyllique d'une attitude neutre qui devient bienveillante avec le temps, un petit bémol : les répondants sont des gens qui ont répondu par ordinateur. Je suis conscient que ce sont surtout des citadins (mais pas uniquement) et que la proportion des gays en pleine campagne doit être sous-représentée. Ce tableau n'est donc probablement représentatif que d'une certaine réalité. La position des pères s'est améliorée dans 50% des cas, est restée la même dans 36% et s'est aggravée dans 24% des cas. Chez les mères,la situation s'est aggravée dans seulement 5% des cas et s'est améliorée dans 57% des cas.

La situation des lesbiennes apparait comme un peut différente.

Au départ, les parents paraissent un peu mieux disposés à accepter la sexualité de leur fille. Le score des pères est de 0,22 pour les pères et de 0,18 pour les mères. 30% des pères et des mères ont une attitude plutôt ou très négative tandis que 47% des pères ont une attitude plutôt ou très positive (52% pour les mères). Ces scores étaient nettement moins flatteurs chez les gays. On notera que la décision est plus homogène dans le couple : 46% des couples sont composés de parents ayant la même attitude, 32% des couples sont composés de pères plus cléments, et surtout seuls 22% des couples sont composés de mères plus clémentes. C'est nettement moins que chez les gays.

Et puis bizarrement, partis de plus hauts, ces résultats progressent moins fortement avec le temps que chez les gays. Ainsi, le score est aujourd'hui de 0,43 pour les pères et de 0,67 pour les mères. L'attitude des pères progresse dans 44% des cas, celle des mères dans 52% ces cas, deux scores inférieurs à celui des parents de gays.

L'homosexualité masculine a l'air d'être moins tolérée que l'homosexualité féminine, en tout cas au départ. Les mères n'ont pas l'air d'être plus indulgentes que les pères au départ mais semblent plus compréhensibles avec le temps que leur mari.

On notera que les lesbiennes étant plus jeunes de trois ans dans le sondage que nos amis gays, la durée entre aujourd'hui et le coming-out est plus faible et donc l'évolution d'attitude des parents minorée par cette faible durée.

En effet, chez les gays, les gains d'au moins 2 points dans la position du père (de très négatif à neutre ou de négatif à positif ou de neutre à très positif par exemple) représentent 7% des cas quand la durée est inférieure à 2 ans entre aujourd'hui et le coming-out. Ce pourcentage passe à 18% quand la durée entre aujourd'hui et le coming-out se situe entre 2 et 4 ans et à 30% quand le délai est supérieur à 4 ans. On retrouve une situation identique pour la mère (30% ont une position en hausse de 2 points quand la durée est supérieure à 4 ans mais seulement 6% quand la durée est inférieure à 2 ans).

Plus le temps passe, plus la situation a des chances de s'améliorer de façon significative. Logique et rassurant !

Nous n'avons pas parlé de nos amis bisexuels. L'attitude des parents apparait comme neutre (score de 0 chez les pères et les mères) au départ et passe à 0,7 chez les pères et à 0,44 chez les mères aujourd'hui.

Enfin, on n'oublira pas que certains parents ont appris le nouvelle par quelqu'un d'autre (souvent l'autre parent semble-t-il). Et bien sans surprise, la réaction est plus négative avec, chez les gays, un score de -0,62 chez les pères et de -0,36 chez les mères. Chez les lesbiennes, les scores sont également très négatifs (père et mère) même si le peu de réponses empêche une mesure significative.

On se posera ici une question : est-ce parce que les parents l'ont appris par quelqu'un d'autre que la réaction est plus négative (déception supplémentaire face au manque de confiance de leur enfant) ou bien est-ce parce que la réaction était attendue comme négative que les enfants ont choisi de laisser faire un autre ? Le questionnaire ne permet pas d'y répondre ...

 

 

Autres question : pourquoi l'avoir dit ?

Massivement, les gays ont répondu qu'ils l'ont dit à leur père pour clarifier la situation (47%). A 19%, c'était pour ne rien lui cacher ou ne pas mentir. Puis le cas du petit ami à présenter intervient dans 12% des cas et pour répondre à une question sur sa sexualité dans 6% des cas.

Notons que "éviter qu'il l'apprenne par quelqu'un d'autre" ne recueille que 3% des réponses, "pour l'embêter" 2% et "en réponse à un acte ou propos homophobe" que 1,5% !

Les raisons de le dire à la mère diffèrent quelque peu : clarifier la situation est toujours en tête mais avec un score inférieur (39%) au profit de la volonté de ne rien cacher ou de ne pas mentir (28%). La présentation du petit ami ne représente plus que 9% et la réponse à la question sur la sexualité 8% (les mères sont plus curieuses avec leur fils ?). Le reste est semblable aux pères.

On notera que les raisons sont assez différentes selon le moment du coming-out. Logiquement, ceux qui l'ont fait après 24 ans répondent massivement (à plus de 60%) "pour clarifier la situation". Les plus jeunes répondent "pour éviter de mentir" (28% de ceux qui ont fait leur coming-out encore mineurs), pour répondre à une question sur leur sexualité (10%) ou présenter un petit ami (16% des mineurs). Il est clair que ceux qui font leur coming-out après 25 ans ont - de fait - choisi l'option de mentir à certaines questions et de cacher les petis amis au moins pendant un temps !!!

Les réponses des lesbiennes par rapport au père favorisent la clarification de la situation (55%) et le fait de ne pas mentir (26%). La réponse à une question sur leur sexualité atteint 10%. Le reste est marginal. Tout comme les gays, les lesbiennes clarifient la situation avec leur mère mais avec un niveau plus faible (46%) au profit du fait de ne pas lui mentir (33%). Décidemment, le père on s'en fout de lui mentir, par contre la mère ... A 7%, la réponse sur la sexualité se fait doubler par la présentation de la petite amie (9% des cas alors que cette réponse était insignifiante avec les pères).

Les différences par âge ne sont pas exploitables (désolé !).

Difficile d'exploiter les réponses des bisexuels envers le père mais la clarification de la situation arrive en tête devant le fait de ne pas mentir et la présentation d'un (ou une) petit(e) ami(e). Pour les mères, même phénomène qu'avec les homos : clarifier la situation arrive en tête mais le fait de ne pas mentir est plus fort qu'avec le père.

 

Enfin, dernière question sur ce coming-out parental (ouf !). Que comptent faire ceux dont les parents n'ont pas eu le droit à un coming-out ou à un outing (plus ou moins organisé rappelons-le). Nous avons retiré les cas où la question était sans objet (père ou mère décédé(e) par exemple).

Les gays veulent le dire dans 48% des cas à leur père (8% se fixent l'année pour le dire, 40% n'ont pas prévu de délai). 3% préfèrent qu'il l'apprenne par quelqu'un d'autre et seulement 31% préfèrent qu'il ne le sache pas. 18% ne savent pas, ce qui en soit est une réponse.

La majorité est atteinte avec les mères puisque 11% veulent lui dire dans l'année et 42% veulent lui dire sans se fixer de calendrier. 2% préfèrent qu'elle l'apprenne par quelqu'un d'autre et seulement 29% préfèrent qu'elle ne sache pas. 19% ne savent toujours pas.

Rappelons que la moitié des pères étaient au courant soit par coming-out, soit par outing. 50% de la moitié restante devrait donc savoir dans quelques temps.

Avec les lesbiennes, l'indécision est plus grande. 32% ne savent pas ce qu'elles vont faire avec leur père (24% avec la mère). 24% préfèrent qu'il ne le sache pas ou qu'il l'apprenne par quelqu'un d'autre. Enfin, dans 44% pour les pères et 52% pour les mères (chiffres comparables aux gays), elles veulent lui dire mais sans se fixer de délai.

Enfin, nos amis bisexuels étaient ceux qui faisaient le moins leur coming-out et la chose n'est pas prête de changer. A 64% pour le père et 65% pour la mère, ils ne veulent pas que leurs parents l'apprennent. L'indécision est assez faible (13% et 9%) et seuls 23% veulent le dire (sans calendrier) à l'avenir.

La volonté des bisexuels de cacher leur orientation est donc confirmée ici. Seuls un petit quart a l'air décidé à franchir l'obstacle.