Après
avoir vu en détail le coming-out avec les parents,
nous nous sommes intéressés à la
fraterie. Sans surprise, c'est un lieu plus propice à
faire son coming-out.
56% des répondants
gays (donc ceux qui ne sont pas fils unique) affirment
avoir fait leur coming-out, un chiffre très supérieur
au coming-out vers le père et équivalent
à celui de la mère. Si l'on rajoute ceux
qui l'ont appris des autres, près de 70% des frateries
semblent au courant.
Même score chez
les lesbiennes qui ont fait leur coming-out dans 57% des
cas. Ce résultat est supérieur au coming-out
vers le père mais nettement inférieur à
celui de la mère. 68% des frateries semblent au
courant avec celles qui l'ont appris par quelqu'un d'autre.
Enfin, fidèles
à leur logique, les bi ont un taux de coming-out
très faible (40%) ce qui fait qu'avec les frateries
qui l'on appris autrement, seuls 48% semblent au courant.
La proximité entre frères et soeurs ne permet
pas de briser le choix de la discrètion. Ce score
est quand même le double du taux de coming-out envers
la mère et presque le triple de celui envers le
père.
On
le voit, la fraterie est plutôt un lieu où
l'on fait facilement le coming-out.
Mieux que la famille,
les copains et amis semblent en première ligne
pour l'annonce de sa sexualité. Il faut bien dire
que l'on en parle souvent plus avec les mais qu'au sein
de la famille.
Les choses sont claires
pour les gays : 65% ont mis au courant la grande majorité
de leurs amis et 24% des gays ont été plus
sélectifs et n'ont mis au courant que quelques
uns. Bref, à peine 9% des copains et amis ne sont
pas au courant.
61% des lesbiennes ont
mis au courant leurs copains, copines ou ami(e)s assez
généralement et 33% d'entre elles ont mis
au courant quelques un(e)s. Il ne reste que 3% des amis(e)s
à ne pas être au courant.
Les bisexuels ne démordent
pas de leur tactique ! seuls 26% d'entre eux ont prévenu
la grande majorité de leurs copains/amis ! Ils
se rattrapent toutefois un peu puisque 51% d'entre eux
ont prévenu quelques uns de leurs copains/amis.
Reste que 18% d'entre eux n'ont rien dit à personne.
On
termine par le milieu du travail. Si les amis étaient
le cadre privilégié, le monde du travail
semble rester le moins propice.
Les gays sont les plus
ouverts. 23% d'entre eux l'ont dit à la grande
majorité de leurs collègues, tout comme
19% des lesbiennes et évidemment 5% des bisexuels.
Au moins ce sondage a le mérite d'être cohérent.
On notera par contre que
si l'on intègre les personnes ayant prévenu
au moins un collègue, le score monte à 56%
chez les gays, 52% chez les lesbiennes et 31% chez les
bisexuels.
Reste 59% des bisexuels
dont aucun collègue n'est au courant, score qui
tombe à 43% chez les lesbiennes et à 32%
chez les gays.
La
proportion est donc assez faible de gays ou de lesbiennes
n'ayant prévenu personne dans le cadre de son travail.
Certains ont peut-être la chance d'avoir comme collègues
des copains ou des amis, ce qui facilite les choses !!
Si l'on ne s'intéresse
qu'aux responsables hiérarchiques directs, 51%
des gays pensent qu'il n'est pas au courant, tout comme
66% des lesbiennes et 79% des bisexuels. Le coming-out
envers le responsable hierarchique a eu lieu dans 25%
des cas pour les gays, mais seulement 15% des lesbiennes
et 9% des bisexuels. Dans 17% des cas pour les gays (et
11% des cas pour les lesbiennes ou les bisexuels), le
supérieur l'a appris par d'autres. Evidemment,
ce score augmente pour les gens qui ont prévenu
une majorité de leurs collègues (ah, les
bruits de couloir !!).
Le
coming-out n'apparaît pas marginal au sein de l'entreprise.
Sauf pour les discrets bisexuels, un peu plus de la moitié
des personnes ont fait leur coming-out à au moins
un collègue. Même le chef direct est assez
souvent au courant. Reste qu'en la matière, ce
sont surtout les gays qui s'affichent.
Le coming-out semble
avoir été bien vécu : l'attitude
est jugée positive dans 43% des cas et très
positive dans 28% chez les gays. Même chose chez
les lesbiennes (23% très positives et 50% positives).
Les bisexuels ont trouvé les conséquences
plus neutres (à 53%). Attention toutefois à
ne pas tirer de conclusions trop hatives : il y a beaucoup
de non-dits dans les entreprises : les parents peuvent
aficher leur mécontentement ce qui n'est pas obligatoirement
le cas des collègues et encore moins le cas du
responsable hierarchique (la loi veille).