Premier indicateur : la
fréquence de coming-out avec le père. Voyons
cela dans le détail : 46% des lesbiennes l'ont
dit à leur père, 35% des gays ont fait de
même alors que ce score descend à 13% chez
les bisexuels.
Deuxième indicateur
: la fréquence de coming-out avec la mère.
Les lesbiennes sont toujours en tête avec 66%, les
gays sont toujours en dessous avec 54% et les bisexuels
sont toujours à la traîne avec 21%.
On
expliquera le faible score chez les bisexuels par la possibilité
pour eux de cacher un peu mieux leur orientation en ne
présentant à leurs parents que leurs partenaires
de sexe opposé. Les homos ne peuvent pas faire
cela.
Les lesbiennes y vont
plus franco que les gays (10 points de différence),
sans différenciation pour le père et la
mère. Pourquoi ? Est-ce parce qu'elles ont plus
de courage, parce qu'elles pensent que cela ne sera pas
trop mal perçu (notamment parce qu'il est plus
facile pour un couple de lesbiennes d'avoir des enfants
qu'un couple gay et que les parents pensent souvent à
leur capacité à devenir grands-parents face
à un coming-out). A vous de choisir ...
Globalement, la mère
est une confidante préférée au père.
Le taux de coming-out est supérieur de 20 points
chez les gays et lesbiennes. Les deux-tiers des lesbiennes
et la moitié des gays ont fait leur coming-out
à leur mère. Encore plus fort : dans les
cas où le père le sait, il y a 92% de chances
pour que la mère le sache; par contre, quand la
mère le sait, il n'y a que 62% de chances pour
que le père soit au courant !
13% des gays disent que
leur père l'a appris de quelqu'un d'autre, 10%
chez les lesbiennes et 4% pour les bisexuels.
Ces chiffres sont bien
plus forts que pour la mère qui ne l'a appris de
quelqu'un d'autre que chez 8% des gays, 4% des lesbiennes,
1% des bisexuels.
Vous
me voyez venir. Le père l'apprend souvent de quelqu'un
d'autre, plus souvent que la mère qui, elle, le
sait directement, beaucoup plus souvent que le père.
Il n'y a qu'un pas pour penser que c'est souvent la mère
qui, une fois au courant, le dit au père (probablement
avec l'accord de celui qui fait le coming-out). Ceci est
validé par une autre stat : dans 68% des cas où
le père l'apprend par quelqu'un d'autre, la mère
est au courant !
Toutefois, on ne saurait
avec cette question distinguer les outings organisés
(mère-père ou frère-père par
exemple) des outings non désirés.
Restent donc les cas
où personne n'a prévenu le père et/ou
la mère.
11% des gays disent que
leur père doit probablement avoir deviné
leur homosexualité et 34% pensent que leur père
ne doit pas être au courant. Ce dernier chiffre
tombe à 21% pour la mère.
6% des lesbiennes pensent
que leur père a deviné, 35% pensent qu'il
n'en sait rien. Ce chiffre passa à 24% pour la
mère.
Enfin, 16% des bisexuels
pensent que leur père a deviné leur orientation
sexuelle et 47% pensent qu'il n'en sait rien. Ce dernier
score passe à 46% pour la mère.
En
gros, un enfant dont le parent n'a rien appris de quiconque
quant à sa sexualité pense dans 27% des
cas que son parent a deviné et dans 73% des cas
qu'il ne doit rien savoir. Seuls les gays ont une propension
plus nette à penser que leur mère a dû
deviner (37% contre 63%).
La différence
entre les gays et les lesbiennes quand à la fréquence
du coming-out ne se retrouve plus dans la proportion de
parents qui ne savent rien. Autrement dit, les gays font
moins leur coming-out que les lesbiennes mais pensent
plus souvent que leur parents ont deviné ou sont
plus souvent l'objet d'un outing (organisé ou pas).
Pour
finir, les gays sont 33% à l'avoir dit aux deux parents
et 20% pensent qu'aucun des deux ne connait son homosexualité.
Chez les lesbiennes, les taux sont de 46% et de 21%. 9%
des bisexuels l'ont dit aux deux et 43% pensent qu'aucun
des deux ne connait son orientation sexuelle.