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Steven Patrick Morrissey

(22 mais 1959 à Davyhulme)

Chanteur, leader du groupe The Smiths

Parcours

Considérés par beaucoup comme le groupe Anglais majeur des années 80, les Smiths se sont formés à Manchester pendant le printemps 82. Morrissey (né Steven Patrick Morrissey le 22 mai 1959 à Davyhulme, Manchester) et Johnny Marr (né John Maher le 31 octobre 1963 à Ardwick, Manchester) sont les deux fondateurs du groupe.

Auparavant, Morrissey avait joué quelques mois avec les Nosebleeds puis écrit quelques critiques pour le Record Mirror. Johnny Marr, lui, avait joué dans plusieurs groupes comme les Paris Valentinos, White Dice, Sister Ray et Freaky Party.

Pendant l'été 1982, le duo Morrissey-Marr décide de former un groupe et enregistre quelques démos avec le batteur Simon Wolstencroft et un ingénieur du son nommé Dale Wolstencroft qui déclina l'offre de rejoindre les Smiths et qui devint plus tard un membre de The Fall. Finalement, Mike Joyce (né le 1er juin 1963 à Fallowfield, Manchester) est recruté comme batteur, ayant joué avant avec le groupe d'inspiration punk "Hoax and Victim".

Pendant leurs premiers concerts à Manchester, le groupe est renforcé par James Maker qui rejoindra ensuite Raymonde puis RPLA. Fin 1982, le groupe a un bassiste permanent, Andy Rourke (né en 1963 à Manchester) qui a fait partie de différents groupes avec Johnny Marr.

Après avoir vogué sous les ailes de l'entrepreneur local Joe Moss, le groupe signe chez Rough Trade Records durant le printemps 1983, après une série de concerts. A ce moment, ils sortent leur premier single "Hand in Glove", qui n'atteindra pas le Top 50 anglais. Durant l'été 83, le groupe est pris à partie par quelques tabloïds qui prétendent que certaines chansons encouragent les auteurs de mauvais traitements aux enfants. Morrissey, qui a déjà l'éloquence nécessaire pour se servir des medias, réfute fermement les rumeurs. Pendant la même période, le groupe travaille à son premier album avec le producteur Troy Tate mais cela tourne court et de nouveaux enregistrements sont réalisés avec John Porter.

Au mois de novembre 1983, le groupe sort son second single, "This Charming Man", un étonnant titre pop qui atteint le top 30 anglais. Après une tournée aux USA à la fin de l'année 1983, le quatuor commence l'année 1984 avec un nouveau single, "What Difference Does It Make?", qui les mène jusqu'à la 12ème place du Top anglais.

Avec leur premier album (appelé THE SMITHS), les Smiths montrent habilement l'étendue de leur potentiel, avec les textes curieusement androgynes de Morrissey qui se fondent merveilleusement dans le travail musical inspiré de Johnny Marr. Le dernier titre de l'album est "Suffer little children", un hommage aux enfants victimes des meurtres commis dans les années 60.

Une série de concerts à travers l'Angleterre commence à établir les Smiths comme un groupe culte, avec un Morrissey célébrant son malheur et sa mélancolie. Cette image est encore renforcée par la sortie du titre autobiographique "Heaven Knows I'm Miserable Now", qui atteint la 19ème place en Angleterre. Le titre suivant "William, It Was Really Nothing" atteint encore le Top 20. Pendant que les Smiths travaillent à leur 2ème album, Rough Trade sort l'album HATFUL OF HOLLOW, qui reprend des titres du premier album et inclut des enregistrements à la BBC et diverses faces B. Cet album bien fait réussit à restituer le charme de la musique du groupe.

En 1984, de nombreux magazines de différentes tendances musicales considèrent les Smiths comme le meilleur groupe anglais du moment. La sortie du sublime "How Soon Is Now?" justifie leur choix. L'album suivant, MEAT IS MURDER, montre un Morrissey critiquant de plus en plus la société. Il avait déjà tenu des propos controversés à propos du Band Aid ou des actions terroristes de l'IRA. L'album dénonce la violence à l'école ("The Headmaster Ritual"), les abus envers les enfants ("Barbarism Begins At Home") et le massacre des animaux destinés à l'alimentation humaine ("Meat is Murder"). Ce prosélytisme est brillamment soutenu par la musique remarquable de Marr, Rourke et Joyce. Le travail de Marr sur des titres comme "The Headmaster Ritual" ou "That Joke Isn't Funny Anymore" le propulse comme un des guitaristes rock anglais les plus respectés. En dépit de cet album remarquable, les performances des singles dans les hit-parades sont décevantes. Le single "Shakespeare's Sister" reçoit un accueil mitigé et stagne à la place n°26 du Top anglais, tandis que se font jour des rumeurs quant à l'insatisfaction du groupe vis à vis de sa maison de disque.

Une autre grande tournée en Angleterre en 1985 coïncide avec de nombreuses vagues avec la direction de Rough Trade, ce qui dissipe l'énergie du groupe. Un voyage couronné de succès aux USA est suivi de la sortie d'un single d'été plaintif, "The Boy With The Thorn In His Side", qui malgré son aspect commercial, n'atteint que la place 23 au Top. Une nouvelle dispute avec Rough Trade retarde la sortie du prochain album, qui est précédé du superbe "Big Mouth Strikes Again", un autre exemple du meilleur de Johnny Marr. Durant cette période, Andy Rourke est temporairement écarté du groupe à cause de son penchant pour l'héroïne. Il est bientôt repris, avec cependant un second guitariste, Craig Gannon, qui a joué auparavant avec Aztec Camera, les Bluebells et Colourfield.

En juin 1986, l'album THE QUEEN IS DEAD sort et gagne immédiatement l'approbation des critiques par sa diversité et sa puissance. La variété d'humeurs et d'émotions offerte par cet album est surprenante, allant de la grandeur épique du titre donnant son nom à l'album au romantisme exacerbé de "There Is A Light That Never Goes Out" et aux parodies irrévérencieuses que sont "Frankly Mr Shankly" et "Some Girls Are Bigger Than Others".

Donnant un superbe aperçu du couple Morrisey/Marr à son apothéose, l'album est vite placé à coté de MEAT IS MURDER comme l'un des meilleurs de la décade. Une tournée aux USA suit et pendant l'absence du groupe, "Panic", chanson anti-disco, atteint le Top 20. Les idées contenues dans la chanson ainsi que les commentaires négatifs de Morrissey sur certains aspects de la black music provoquent des controverses dans la presse, qui sont vite remplacées par la rumeur que les Smiths n'enregistreraient plus qu'un seul album avec Rough Trade et qu'ils allaient passer chez la major EMI. Entre temps, le titre pop "Ask" contraste avec les scènes de violence apparues pendant la tournée anglaise du groupe en 1986. Pour couronner le tout, Johnny Marr a un accident de voiture. Pendant qu'il récupère, Craig Cannon est viré, une décision qui soulève une action en justice. Le groupe termine l'année par un concert à la Brixton Academy avec un autre groupe de Manchester, The Fall. Cela devait être leur dernière apparition en Angleterre.

Après un nouveau hit "Shoplifters Of The World Unite", le groupe enregistre ce qui sera son dernier album. Le titre "Sheila Take A Bow" atteint le Top 10 et Rough Trade sort une nouvelle compilation, THE WORLD WON'T LISTEN. Cependant, Johnny Marr devenait de plus en plus mécontent de la tournure musicale du groupe et annonçait en privé qu'il réclamait une séparation.

Une annonce de rupture officielle arrive en Août 1987. La sortie de l'album STRANGEWAYS, HERE WE COME, un album de transition intrigant, est "posthume". Cet album montre les différentes directions que les protagonistes majeurs allaient emprunter à la fin de l'existence du groupe.

Un documentaire télévisé sur la carrière du groupe suit et un tardif album live, RANK, sort l'année suivante. Andy Rourke et Mike Joyce apparaissent avec "Brix Smiths's Adult Net" puis rejoignent Sinead O'Connor, avant que Joyce ne rejoigne les Buzzcocks. Morrissey poursuit une carrière solo, tandis que Marr passe des Pretenders à "The The" puis "Electronic", en apparaissant en de nombreuses occasions pour des artistes aussi divers que Bryan Ferry, Talking Heads, Billy Bragg, Kirsty MacColl, the Pet Shop Boys, Stex et Banderas.

En 1992, il y eu un regain d'intérêt pour les Smiths après la sortie de la biographie controversée de Johnny Rogan sur le groupe, et avec l'acquisition du catalogue du groupe chez Rough Trade par Warner Bros.

Ce texte est une traduction de la biographie publiée sur le Net par Ian Griffith Turner. Vous la retrouverez sur http://titi-productions.virtualave.net/smiths.htm

Retour en forme de panache pour Morrissey (2004)

La seconde moitié des années 1990 avait vu l'affaissement, puis la disparition, de Morrissey, l'une des voix les plus vénérées du rock britannique. En panne d'inspiration, l'ancien chanteur des Smiths avait quitté son Angleterre chérie, après les anodins Southpaw Grammar (1995) et Malajusted (1997), pour la Californie avec piscine et grosses voitures. On pouvait compter sur l'orgueil du bonhomme pour ne pas en rester là.

Morrissey a choisi pour son retour une maison de disques indépendante, Sanctuary, spécialisée dans l'hébergement d'anciennes gloires du rock, à l'intérieur d'un label racheté par celle-ci, Attack, qui, au début des années 1970, s'était fait un nom dans le reggae et le dub.

Armé d'une mitraillette et de mots vachards, le chanteur fait honneur au patronyme belliqueux de son écurie et sort de sa retraite en sonnant la charge.

Les Etats-Unis, sa terre d'exil, en font d'abord les frais dans America Is Not the World, pamphlet anti-impérialiste qui oscille entre déclaration d'amour contrariée pour ce fan de James Dean et des New York Dolls et critique d'un pays dont "le président n'est jamais noir, femme ou homosexuel".

Ce retour à la musique est aussi un retour à la Grande-Bretagne. Dans le mélancolique Come Back to Camden et surtout le fougueux Irish Blood, English Heart, Morrissey célèbre une nostalgie identitaire qui nourrit son œuvre depuis des années, au prix de quelques ambiguïtés. Entre rejet de l'establishment et amour du drapeau, il emprunte une route parfois tortueuse.

Si Morrissey n'a jamais mis sa langue dans sa poche, les aléas de la notoriété ont pu transformer la verve insolente en amertume, mauvaise conseillère dans The World Is Full of Crashing Bores. Avec le temps, certaines poses de désespoir narcissique se sont enfoncées dans la caricature. Mais en crooner des fragilités intimes, Morrissey peut encore faire mouche. Des chansons comme I Like You, Let Me Kiss You, All the Lazy Dykes rappellent la capacité unique de Morrissey à mêler intimisme et panache, inhibition et impudeur.

Surtout, cette voix, autant marquée par le glam rock que par le romantisme des torch songs ou par le music-hall britannique, profite d'une variété de textures et de mélodies dopée par l'efficacité luxuriante de la production. Les effets manquent parfois de subtilité, mais aux manettes l'Américain Jerry Finn a su donner du souffle aux cavalcades (l'accrocheur First of the Gang to Die) comme aux ballades.

Le Monde 2004
distribué par The N. Y. Times Syndicate

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