Parcours
et Homosexualité
(extraits
d'article de Hard Rock Magazine" )
Né
Frederick Bulsara à Zanzibar (île de l'Océan
Indien, ancien protectorat britannique avant de devenir
partie du territoire de la Tanzanie africaine), le 5 septembre
1946, de parents descendants de la Perse antique (et membres
de l'ancestrale secte Zoroastrian considérant l'homosexualité
comme une pratique "impropre"), Mercury passe une partie
de son enfance en Inde (Bombay). Il y connaît les
" affres " du pensionnat avant que toute la famille n'émigre
pour la mère patrie, en l'occurrence Feltham dans
le Middlesex, en 1959, s'installant à moins de cent
mètres du domicile d'un autre adolescent qui fera
lui aussi son chemin : Brian May (les deux gaillards mettront
dix ans pour se rencontrer !).
Le
jeune Bulsara étudie alors les Beaux-Arts et se "
compromet " dans un blues-band local nommé Wreckage,
sans répercussion aucune. Il part ensuite à
Londres pour travailler dans divers étalages de fringues
au marché de Kensington où il fait la connaissance
de Roger Taylor, alors étudiant à la London
University et accessoirement batteur au sein du groupe Smile,
où sévit également Brian May, lui aussi
élève de la London University (après
avoir caressé l'espoir de devenir... astronome spécialiste
des techniques infrarouges !).
Mercury
assiste à plusieurs concerts de Smile, n'hésitant
pas à y aller de ses petits conseils. " Il était
de plus en plus assidu à nos prestations et il n'était
pas question de prendre ses suggestions à la légère
! "Pourquoi perdez-vous autant de temps à faire ceci
ou cela ? Soyez plus originaux, plus démonstratifs,
mettez un peu plus de conviction et de force dans votre
musique, c'est en tout cas ce que je ferais si j'étais
votre chanteur", insistait-il. A l'époque, son expérience
du chant était pourtant minime et nous ne savions
rien de ses capacités en la matière. On pensait
même qu'il n'était qu'un théoricien
de la musique", se souvient Brian May.
Smile
ne subsistera pas très longtemps, le départ
du bassiste Tim Staffell (colocataire d'un appartement avec
Freddie) précipitant sa fin. Début 1970, les
premières ébauches du futur Queen commencent
à prendre forme, plusieurs bassistes défilant
sous les yeux du trio Mercury-May-Taylor avant que John
Deacon ne soit recruté par le biais de petites annonces.
Le sort en est scellé. En avant pour Queen, subtil
patronyme à double entrée (le terme désignant
tout à la fois la reine et les travestis d'âge
mûr !). " Ce nom fut principalement l'idée
de Freddie. Je n 'étais pas très chaud au
départ, pas plus que Roger (Taylor), mais c'était
le plus frappant; dans un sens, celui qui avait le plus
d'arguments parmi la centaine que nous avions avancés.
De par sa connotation mystique et ambiguë, il était
celui le plus à même d'attirer l'attention
et de frapper l'imagination. Nous l'avons donc gardé!"
reconnaîtra Brian May.
Vous
trouverez plus bas l'histoire du groupe Queen.
Le
chanteur s'est éteint le 24 novembre 1991, rongé
par le SIDA.
"Nous
venons de perdre le plus grand et le plus aimé des
membres de notre famille" (Brian May, Roger Taylor et John
Deacon) " C'est une tragédie. J'admirais Freddie
en tant que performer mais aussi pour son honnêteté
à admettre ce sida qui le rongeait. Une très
grande tristesse" (Phil Collins). "Sa contribution à
la pop-music avec Queen fut énorme " (David Bowie)".
"Freddie faisait partie de cette élite restreinte
de showmen capables à lui seul de mettre en feu tout
un stade. Comme ses millions de fans à travers le
monde, sa voix exceptionnelle et son charisme scénique
me manqueront" (Francis Rossi - Status Quo) .
Soyons
francs. Ce n'est pas tant la nouvelle de ce décès
qui a surpris mais bien son aspect inéluctable, brutal,
et sa portée symbolique. Première rock-star
d'envergure universelle à quitter officiellement
le devant de la scène à cause du sida (si
l'on fait abstraction des rumeurs concernant Miles Davis
qui restent aujourd'hui encore du domaine de l'hypothétique),
Mercury sera parti comme il avait vécu : en marquant
les esprits.
Le
mal incurable qui allait avoir raison du chanteur de Queen
était connu de tous, ou à peu près,
et ce bien avant son aveu solennel, moins de 24 heures avant
son issue fatale. Depuis la décision de décliner
la moindre offre de tournées futures en 1986 (alors
que ces dernières représentaient l'essence
même de l'identité Mercury) jusqu'aux plus
récentes photos ou vidéos trahissant un amaigrissement
alarmant du vocaliste auxquelles viendront s'ajouter le
douloureusement prophétique single " The Show Must
Go On ", il n'était guère utile de faire preuve
d'une imagination débridée pour présager
l'inexorable.
Freddie
Mercury n'avait jamais fait mystère de son homosexualité,
avouant même avoir connu sa première expérience
en la matière dès l'âge de quinze ans.
De déclarations fracassantes ("J'ai certainement
eu plus d'amants qu'Elisabeth Taylor ") en travestissements
vestimentaires racoleurs, il s'en jouait même volontiers
et, pour tout dire, on se foutait " royalement" d'un tel
choix, à l'exception d'une certaine presse-caniveau
britannique toujours avide de colporter immondices en tout
genre à son propos.
Oui,
on aimait Mercury pour ses extravagances, son goût
immodéré pour ses accoutrements volontairement
provocateurs (jarretelles, perruques et maquillages outranciers...)
ou son sens de la démesure comme les festivités
de son quarante et unième anniversaire, en 1987,
où il conviait quatre-vingts de ses amis à
Ibiza en leur affrétant un DC9 pour une soirée
orgiaque où se mêlaient danseurs de flamenco,
feu d'artifice princier (inscrivant son nom en lettres de
feu dans le ciel ibérique) et gâteau d'anniversaire
haut de six mètres porté par autant de serveurs
vêtus d'or et de blanc. On aimait cette obsession
flamboyante, ce ton délibérément théâtral
car, à la différence de certains, il sonnait
vrai (sans pouvoir prétendre qu'il l'était
pour autant) et était pleinement assuré. On
aurait néanmoins tort de réduire l'importance
de Mercury à cette simple débauche de mises
en scène et d'excentricités hautes en couleur.
L'histoire
de Queen
À
l'heure où sort le Greatest Hits Vol. III de Queen,
il est peut-être temps de rétablir une certaine
vérité parfois oubliée. Le groupe de
Freddie Mercury a aussi été un sacré
combo progressif. C'est Thomas Vandenberghe, spécialiste
incontesté de la Reine, qui nous entraîne dans
les méandres d'une incroyable carrière couronnée
d'un succès tout aussi démesuré.
Quand,
en 1970, le jeune Frederick Bulsara suivait le jeune trio
londonien Smile (alors composé du chanteur-bassiste
Tim Stafell, du guitariste Brian May et du batteur Roger
Taylor) de concert en concert, c'était pour orienter
leur espèce de hard-blues vers quelque chose de plus
grandiloquent, de plus pompeux, de plus riche. En acceptant
de le suivre, May et Taylor (augmentés en février
du bassiste John Deacon) allaient sans le savoir donner
naissance à l'un des groupes les plus populaires
des vingt années à venir, mais aussi des plus
originaux, des plus soudés et des plus ouverts.
Car
le "style Queen " (il y en a toujours eu un) était
justement de flirter avec grâce dans la pop, l'opéra,
le hard-rock ou la funk. Avec une constante : l'élément
progressif, omniprésent dans chacun des albums. Chez
Queen , il se déguisait en voix surmultipliées
ou en vertigineuses descentes de guitares (avec ce son qui
n'a toujours appartenu qu'à Brian May).
Si
le premier album Queen 1 n'était pas encore celui
qui allait hisser Queen au firmament de ses délires
mélodiques (car encore relativement teinté
Led Zeppelin, dont ils étaient de grands fans), il
contenait déjà quelques éléments
qui allaient diriger Freddie Mercury et ses compagnons vers
la folie aboutie de A Night At The Opera ou beaucoup plus
tard, de Innuendo. À ce titre, on retiendra les excellents
titres My Fairy King ou Liar. Queen 2, en 1974, s'invitait
déjà plus à des ambiances folles (pour
ne pas faire jouer les mots avec la sexualité de
Mercury) avec des titres comme"Seven Seas Of Rhye ou les
épiques The Fairy Feller's Master Stroke (et son
intro au clavecin) et The March Of The Black Queen. Avec
ces titres, Queen posait l'empreinte de son délire
: évolutif, progressif (!), incroyablement mélodique
et inspiré. Des morceaux qui étaient déjà
le fruit de l'incomparable technique de travail du groupe.
Les
quatre musiciens fonctionnaient en studio comme bien peu
d'autres groupes, ne laissant aucune place à l'imperfection
ni à l'imprécision, retravaillant parfois
la simple prise d'une note plusieurs heures durant. Une
technique qui mettrait deux années encore avant de
s'avérer plus que payante. Le plus fou de sa génération
Après Sheer heart Attack (et ses enchaînements
mythiques de Tenement Funster, Flick Of The Wrist et Lily
Of The Valley), c'est A Night At The Opera qui allait installer
Queen comme le groupe le plus fou de sa génération.
Car en plus de contenir Bohemian Rhapsody (qui, sans ne
rien avoir d'un tube, allait en devenir un des plus grands
de l'Histoire), le quatrième album était aussi
celui des élégants Good Company (teinté
de ragtime), Seaside Rendez-Vous (charleston à souhait)
ou surtout, The Prophet's Song, titre long de huit minutes,
dont les voix répétées et hypnotiques
en feraient l'un des chapitres les plus exubérants
de la carrière du groupe. Queen a trouvé son
identité : c'est à partir de cet album que
le public peut désormais comprendre ce groupe hors-normes.
Chacun
de ses albums, dorénavant, s'aventurera partout.
Le suivant, A Day At The Races, considéré
à juste titre comme le jumeau du précédent,
s'offre un détour dans la valse guitaristique (la
structure et le solo de The Millionaire Waltz), dans le
rock n'roll furieux (Tie Your Mother Down), mais c'est surtout
avec You Take My Breath Away ou Teo Torriate (Let Us Cling
Together), que Queen foule de nouveau une lande exagérément
mélodique, toujours parfaite par le timbre cristallin
de Mercury et les orchestrations abracadabrantes du quatuor.
Nous sommes en 1977, et le rock, commençant à
subir l'étouffement de la disco, hésite entre
punk et progressif. Queen , eux, inondent les ondes du binôme
We Will Rock You/We Are The Champions. Et l'album duquel
ils sont issus, News Of The World, propose un faramineux
étal de genres. Car si We Will Rock You, sur l'histoire
de la musique, représente la seule chanson du style
qu'elle invente, Get Down, Make Love expérimente,
My Melancholy Blues porte son nom, et It's Late constitue
l'une des plus belles pièces hard-rock progressives
du genre, dont chaque chapitre est cousu à l'autre
par des riffs lourds et des accélérations
de batterie. Toujours en racontant des histoires, comme
sur l'anthologique Spread Your Wings. Une patte progressive
Jamais en reste d'humour, le groupe attaque son nouvel album
de 1978 Jazz avec le titre Mustapha, étrange blague
arabisante (toutefois mal comprise à l'époque
par certains médias qui y voient une allusion un
rien raciste), pour mieux enchaîner sur la pluralité
des styles, qui n'oublie pas de mettre en avant une patte
progressive toujours originale (Fat Bottomed Girls). C'est
l'époque où Queen part sur sa fameuse tournée
européenne relatée par le Live Killers (1979),
construit de hargne (Keep Yourself Alive, Let Me Entretain
You) et de folie (Bohemian Rhapsody, le medley?), et comprenant
surtout l'un des meilleurs moments de l'histoire de Queen
sur scène (la fantastique version de 39).
Entre-t-on
alors dans une période creuse, ou Queen se trouvent-ils
un intérêt soudain pour des albums trop moulés
? The Game et Hot Space (respectivement de 1980 et de 1982)
marquent pourtant une parenthèse plus FM dans la
carrière de Queen , dont la folie et la dégénérescence
mélodique est toutefois sauvegardée par des
titres tels Don't Try Suicide, Save Me ou Las Palabras De
Amor. Marquant une pause jusqu'à 1984, le temps pour
certains d'entre eux de s'essayer à divers side-projects,
Queen effraie quelque peu leurs fans, la faute à
un (trop) long silence. The Works sort donc en 1984, et
contient quatre tubes, chacun étant composé
par un membre du groupe, comme le veut l'habitude. Ailleurs,
on s'arrêtera sur Keep Passing These Open Windows,
It's a Hard life ou encore le magnifique (quoique très
démagogique) Is This The World We Created.
En
1985, Freddie Mercury sort malheureusement un album solo
(Mr Bad Guy), dont le seul intérêt sera de
lui montrer qu'il ne faudra pas recommencer. Grandiloquence
métallique Et le groupe de renaître en 1986
pour A Kind Of Magic qui illustrera en grande partie le
film Highlander de Russell Mulcahy. La débandade.
Très rock pour son âge, cet album cumule hits
et clins d'oeil mélodiques : ainsi, la grandiloquence
métallique d'un Gimme The Prize côtoie la mélancolie
du mythique Who Wants To Live Forever ou d'un Friends Will
Be Friends. C'est l'époque des derniers concerts
de Queen , des enregistrements de Wembley et Budapest. L'époque
où Mercury, après avoir repris les Platters
en 1985, taquine Montserrat Caballe en 1987 pour réaliser
avec elle l'album dont il rêvait depuis longtemps
: Barcelona, dont le thème principal servira d'hymne
pour les J.O. de Barcelone en 1992, auquel Freddie Mercury
ne pourra malheureusement pas assister. Il n'assistera pas
à ce rêve de grandeur sonore et visuelle définitive,
ultime. Alors à défaut d'assouvir sa passion
de la scène, dès 1989, Freddie Mercury travaillera
en studio de façon plus ou moins épisodique,
en fonction du temps que lui laisse à vivre sa séropositivité.
The Miracle sort donc en 1989, et, même s'il s'ouvre
aux premières vraies sonorités électroniques
du groupe (Party, Kashoggi's Ship, The Invisible Man), il
continue de proposer également de grands titres aux
structures tarabiscotées, comme ce Was It All Worth
It, qui sonne déjà presque comme une épitaphe.
Il faudra à nouveau attendre deux ans pour que le
groupe accouche ce qui sera, au bout du compte, son dernier
vrai album, Innuendo, pour lequel Freddie Mercury cède
ce qu'il lui reste de force, de génie, et de voix.
À ce titre, Innuendo, le morceau, est une pièce
maîtresse incontournable, nécessitant plus
de cent prises d'enregistrement différentes, et pour
laquelle Steve Howe, le guitariste de Yes, vient prêter
main forte à l'occasion d'un solo de flamenco pas
piqué des hannetons. C'est aussi et surtout l'album
de titres poignants comme Don't Try So Hard, These Are The
Days Of Our Liveset surtout The Show Must Go On, qui restera
l'adieu de Freddie Mercury à ses fans et à
ses proches.
Doit-on
passer sous silence Made In Heaven parce qu'il n'a pas profité
de la folie des arrangements provoqués par Freddie
Mercury en studio ? En effet, trois années après
la mort de Freddie Mercury (le 24 novembre 1991), Brian
May , Deacon et Taylor ont ressorti un album à partir
de chutes de studio de la voix de Mercury. Il ne reste qu'un
semblant de magie, avec les magnifiques It's A Beautiful
Day et Mother Love. Le trucage, c'est que la plupart des
titres qui composent Made In Heaven ne sont que des b-sides
ou des titres issus de projets solos retravaillés
de façon assez décevante. Mais de Metallica
(Stone Cold Crazy) à Dream Theater (le medley avec
Bohemian Rhapsody sur le mini Change Of Season) en passant
par Def Leppard (Now I'm Here en live) et Blind Guardian
(Spread Your Wings), il n'est pas de groupe un peu populaire
qui ayant fleurté avec le hard-rock et le progressif
ne se réclame d'une manière ou d'une autre
de Queen , qu'on a sans doute surnommé avec raison
les Beatles des 70's. Et n'en déplaise à Legion
de Marduk, il n'est pas de plus beau compliment.
(queenfrance.online.fr/presse/article7.htm)

Cette
page fait partie d'un site très complet sur les personnalités
gays, lesbiennes ou bisexuelles ayant révélé
leur orientation sexuelle. Si vous n'êtes pas passé
par la page principale, cliquez ICI
pour accèder à celle-ci.
|