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Marcel Proust

(né le 10 juillet 1871 à Paris - 18 novembre 1922 à Paris)

Ecrivain

Carrière

Marcel Proust est né à Paris le 10 juillet 1871 dans le seizième arrondissement. Son père, Adrien Proust, est professeur agrégé de médecine, et sa mère, Jeanne Weil, est la fille d'un riche agent de change. Marcel Proust est un enfant chétif, sensible et il souffre des bronches. Il adore sa mère et dès son jeune âge se montre très sociable. Un jour, vers l'âge de dix ans, il est pris d'une très grave crise d'asthme; une crise si violente que son père crut qu'il allait mourir. En 1881, il entre au lycée Condorcet, où malgré sa santé fragile, il obtient de brillants résultats. Il obtient son bac en 1989 et effectue son service militaire à Orléans.

Il poursuit ensuite ses études à la faculté de droit et à l'Ecole libre des Sciences Politiques. Il commence à fréquenter les salons littéraires et collabore à la petite revue Le Banquet. Les textes qu'il donne à cette revue seront regroupés en 1896 sous le titre les Plaisirs et les Jours.

En 1894, il passe ses vacances à Trouville et à Cabourg, région que l'on retrouvera dans la Recherche du Temps Perdu. En 1895, il se passionne pour l'affaire Dreyfus. C'est cette année-là qu'il commence son roman Jean Santeuil, roman sur lequel il travaillera jusqu'en 1899 mais qu'il ne terminera jamais. Il paraîtra inachevé en 1952. En 1900, il fait avec sa mère un voyage à Venise. Son père meurt en 1903 et sa mère en 1905. Le deuil de sa mère l'affectera pendant plusieurs années. En 1906, Marcel Proust s'installe Boulevard Haussmann, dans un appartement tapissé de liège et hermétiquement clos. Il échappe ainsi du même coup aux tentations d'un monde futile trop aimé et aux graminées tant redoutées.

En 1909, Proust se consacre exclusivement à son œuvre. Il conçoit cet immense projet de faire revivre les jours enfuis dans un ouvrage intitulé A la recherche du temps perdu. Il commence à rédiger la première partie, Du Côté de chez Swann. Il travaille la nuit, se repose le jour et reste enfermé chez lui. Quelques extraits paraissent dans le Figaro, mais ce premier volume (environ sept cents pages), prêt à être publié en 1912, ne trouve pas d'éditeur. Il sera notamment refusé chez Gallimard par André Gide qui se reprochera longtemps ce refus. Finalement Marcel Proust fait paraître Du Côté de chez Swann, à compte d'auteur, chez Bernard Grasset en 1913. Il annonce aussi pour l'année suivante la suite : Du Côté des Guermantes et le Temps Retrouvé.

En mai 1914, Marcel Proust vit un drame personnel en la mort accidentelle d'Alfred Agostinelli qui était son ami depuis 1907. Proust l'engage d'abord comme chauffeur et il devient en 1912 son secrétaire. Puis c'est la guerre qui empêche Proust de publier la suite de son premier volume comme il l'avait annoncé. En raison de son éat de santé, marcel Proust ne sera pas mobilisé. Il faut attendre 1919, pour que paraisse à la NRF, A l'ombre des Jeunes filles en fleurs, qui obtient cette année-là le prix Goncourt. Les 2 années suivantes il publie successivement les tomes 1 et 2 du Coté des Guermantes ainsi que la première partie de Sodome et Gomorrhe. En avril 1922 paraissent la deuxième partie de Sodome et Gomorrhe. Epuisé, Marcel Proust meurt d'une pneumonie le 18 novembre 1922.

Avant de s'éteindre, il a demandé à Jacques Rivière et à son frère Robert de publier le reste de son œuvre. La Prisonnière paraît en 1923, Albertine disparue en 1925 et le Temps retrouvé en 1927.

Homosexualité

article de tétu

Un brouillard enveloppe la vie personnelle de Marcel Proust. Issu de la grande bourgeoisie parisienne, recherchant avec avidité la fréquentation des élites, par convenance ou par diplomatie, le «petit Marcel» a pris soin de cacher ses préférences sexuelles, qui, du reste,n’étaient un secret pour personne. Son amitié passionnée pour Reynaldo Hahn ou pour les frères Bibesco ou Bertrand de Fénelon, hétéros affichés, témoigne d’une nature jalouse et racinienne, sans doute aussi de tendances masochistes. On sait qu’il a très largement transposé son amour difficile pour son chauffeur Alfred Agostinelli dans le personnage d’Albertine. Évoquant celle-ci dans son sommeil, l’écrivain parle à un moment de «son cou puissant»…

Mais l’anecdote autobiographique nous importe moins que le discours sur l’homosexualité qui traverse en force À la recherche du temps perdu. Discours novateur et courageux. Gide, avec Corydon, tendait à justifier l’inversion par un retour à l’hédonisme antique. Plus tard, Genet exaltera la figure mythique de l’archange voyou. Proust, tout en dénonçant le tragique de la condition sociale de l’homosexuel, contraint au masque, ramènecelui-ci de son ghetto au cœur de la condition humaine, bien au-delà de ce que, non sans humour, il nomme «les impérieuses localisations du plaisir». Un volume entier de la Recherche, Sodome et Gomorrhe, est consacré à développer les multiples figures de l’ambiguïté sexuelle. Le brillant et viril marquis de Saint-Loup, époux de Gilberte Swann, perd sa croix de guerre en sortant du bordel pour hommes de Jupien, qui recrute pendant la Grande Guerre parmi les permissionnaires et les garçons bouchers. Ce qui n’empêche pas Saint-Loup de mourir héroïquement sur le front, quelques semaines plus tard. Le baron de Charlus à qui son titre permet, au besoin, le scandale est un guide intellectuel de génie pour le narrateur. Surtout, sa passion pour le violoniste Morel ne diffère en rien de celle de Swann pour Odette. Ici et là,l’objet de l’amour n’est-il pas «un être de fuite» ? Ce qu’évoque Proust à travers ses personnages homosexuels, c’est surtout la difficulté d’être, et d’être soi. C’est aussi, à travers les caprices de la nature, dire les limites de la raison, et célébrer la poésie du monde dans le mystère des corps, avec son irrégulière et imprévisible beauté. (...)

Homosexualité (2)

Que Proust ait fréquenté les bordels réservés aux hommes entre eux n'est pas une surprise. Qu'Albert Le Cuziat, ancien valet de chambre du prince Radziwill et le comtesse Greffulhe, ait été l'un de ses "indics" pour l'évocation des moeurs salaistes (ainsi qu'il disait à l'exclusion de "pédérastes") pour l'élaboration de la Recherche ne l'est pas davantage. Tout proustien sait ce que Jupien doit à Le Cuziat, tenancier de deux maisons spécialisées fréquentées par moultes députés, ministres et officiers, l'un un établissement de bains rue Godot-de-Moroy, l'autre dit l'hôtel Marigny, garni situé au 11 rue de l'Arcade. C'est surtout dans ce dernier que le romancier viendra se dissimuler, derrière une petite fenêtre prévue à cet effet, pour observer les rituels sado-masochistes qu'il prêtera notamment à Charlus. Mais ce qu'on ne savait pas, c'est ce que la police en savait. Grâce à Laure Murat, désormais, on sait.
Biographe inspirée de l'aliéniste des artistes le fameux docteur Blanche et du couple Sylvia Beach/ Adrienne Monnier, elle publie dans le dernier numéro de La Revue littéraire (No14, mai 2005) une contribution édifiante intitulée "Proust, Marcel, 46 ans, rentier". Un texte qui fleure bon l'archive inédite, et pour cause. Il s'agit d'un document de la Brigade des moeurs chargée de la surveillance des maisons closes, échappé du dossier "Le Cuziat, Albert" truffé de lettres anonymes, et conservé aux archives de la préfecture de police où nul ne l'avait encore déniché.
Dans son rapport en date 19 janvier 1918, le commissaire Tanguy écrit au lendemain de sa descente rue de l'Arcade : " Cet hôtel m'avait été signalé comme lieu de rendez-vous de pédérastes majeurs et mineurs. Le patron de l'hôtel, homo-seuxuel (sic) lui-même, facilitait la réunion d'adeptes de la débauche anti-physique. Des surveillances que j'avait fait exercer avaient confirmé les renseignements que j'avais ainsi recueillis. A mon arrivée, j'ai trouvé le sieur Le Cuziat dans un salon du rez-de-chaussée, buvant du champagne avec trois individus aux allures de pédérastes".
Et parmi eux, sur la liste, entre un soldat en convalescence et un caporal en attente d'être réformé: "Proust, Marcel, 45 ans, rentier, 102, bd Haussmann".
On s'en doute, en découvrant le compte-rendu de cette rafle qui se solda par la fermeture de l'établissement (levée peu après par l'un des puissants qui fréquentaient la Maison), Laure Murat ne s'étonne pas d'y trouver ce cher Marcel. "L'émotion viendrait plutôt d'une incongruité rhétorique qui soudain fait se rencontrer et se superposer, dans la poussière des archives, la sécheresse mécanique du discours policier avec les pages inoubliables sur la race des tantes..." écrit-elle.
D'un côté, un écrivain qui aura déployé une intelligence et une sensibilité sans équivalent dans la littérature du siècle pour évoquer le désir d'invisibilité d'invertis terrorisés à l'îdée d'être confondus en société, de l'autre un flic qui identifie aussitôt un homme comme "pédéraste" à son allure.
Pour l'anecdote, il est piquant de relever que Léo Scheer, éditeur de La Revue littéraire, ont aujourd'hui leur siège rue de l'Arcade à quelques numéro de là ...
A signaler également dans ce même numéro de la Revue Littéraire un texte étrange et envoûtant d'un certain Sacha Ramos . Jusqu'à ce jour, j'ignorais tout de cet auteur. Vérification faite en fin de recueil, ce parisien d'origine espagnole vivant à Rome, est un danseur et chorégraphe de 36 ans. Il est déjà l'auteur de Larme à gauche paru il y a dix ans à L'Age d'homme, mais qui m'avait échappé. En tout cas, cette vingtaine de pages publiée en ouverture de la revue sous le titre "Le dernier homme (oeuvres complètes) " a un son qui la distingue de tous les autres et mérite qu'on s'y arrête en guettant ce qui sortira ensuite de cette plume.
(le monde, blog de Pierre Assouline)

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