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Parcours
Abandonné
à l'Assistance publique par sa mère, Jean
Genet vit jusqu'à l'âge de dix ans chez des
paysans du Morvan, auxquels il a été confié.
Il est accusé de vol. L'expérience de la maison
de correction où il est envoyé décide
de son destin. Rejeté par la société
des honnêtes gens, il assume celle des dévoyés,
et, s'assimilant à eux, expérimente l'ordre
renversé des valeurs: la mendicité, la prostitution,
le vol, la délation. Vivant, mal, de la prostitution
et de vols, il côtoie les bas-fonds de Pologne et
les prisons d'Espagne, et, puisqu'il n'a pas l'envergure
du «héros», il se fait poète.
Exaltations
perverses et sublimes
Ses
premiers poèmes, d'une saisissante maîtrise,
l'imposent d'emblée: le Condamné à
mort, Un chant d'amour, le Pêcheur du Suquet. Puis
il écrit quatre romans: Notre-Dame-des-Fleurs (1944),
Miracle de la rose(1946), Pompes funèbres (1947),
Querelle de Brest (1947), enfin deux pièces de théâtre:
les Bonnes (1947), Haute Surveillance (1949), et un livre
de souvenirs, le Journal du voleur (1949).
Les
exaltations perverses, érotiques et sublimes sont
l'essentiel de ces livres. À défaut de Dieu,
les héros de Genet ont le rêve et l'imagination,
et les scènes les plus banales, les incidents les
plus anodins, miraculeusement transfigurés par une
écriture splendide, prennent des dimensions considérables,
merveilleuses.
En
1948, Cocteau et Sartre interviennent et lui évitent
la relégation. Genet demande à Sartre de préfacer
l'édition de ses poèmes et de ses romans.
La préface devient une étude de cinq cents
pages: Saint Genet, comédien et martyr (1952). Genet
envisage de renoncer à écrire. Il se découvre
cependant de nouveaux réprouvés et de nouveaux
frères: les Algériens, les Noirs. Il fait
monter alors le Balcon (1956), les Nègres (1959),
les Paravents (1961), dont le succès est considérable.
Les
réprouvés
La
connaissance authentique qu'il a de la situation de victime
d'une société toute-puissante donne à
ces dernières pièces une grandeur incontestable.
Délinquant et orphelin, il sait parler naturellement
du paria et du réprouvé, met à nu les
mécanismes du mal qu'il exalte en revêtant
de magnificence les assassins, les prostituées et
les impuissants.
Genet
dispose de toutes les ressources d'une langue qu'il enrichit
en mêlant l'argot le plus vulgaire aux phrases les
plus somptueuses. L'originalité et la justesse de
l'inspiration qui préside à la naissance de
ces œuvres, la qualité des sentiments exprimés
leur confèrent une bouleversante beauté. Dans
Un captif amoureux, publié l'année de sa mort,
en 1986, mêlant fiction et autobiographie, il prend
la défense de la cause palestinienne. L'Ennemi déclaré
sont des entretiens publiés en 1991. D'autres œuvres
sont publiées après sa mort : le Bagne, théâtre
(1994).
(yahoo
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Homosexualité
Rien
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