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Herman Melville

(Né à New York en 1819 / décédé à New-York en 1891).

Romancier américain

Parcours

Marin, aventurier et romancier, de tous les écrivains américains, Melville représente le mieux la figure tragique du génie incompris, de l'artiste véritable dont la voix n'est pas entendue par sa propre génération: à sa mort, il n'était connu que comme l'auteur de récits maritimes, et ce n'est qu'au XXème siècle que Moby Dick sera acclamé comme le chef-d'oeuvre d'un grand écrivain.

L'univers de Melville est dominé par la mer. Mais l'écrivain va bien au-delà de l'expérience vécue et de la science livresque, donnant à ses récits une portée mythique. Romancier de l'ineffable et de l'indicible, il touche à l'allégorie et au symbolisme afin de mieux mettre en scène les dilemmes de l'âme, le conflit biblique entre le bien et le mal qui ont hanté son esprit tourmenté.

Des îles Marquises aux îles Hawaii

Herman Melville naît à New York le 1er août 1819, dans une famille respectable et prospère. Mais, en 1830, son père, marchand d'origine écossaise, fait faillite; il meurt deux ans plus tard. La famille, installée à Albany, reste sans ressources; à douze ans, Herman doit interrompre ses études, commencées à l'Albany Academy, et gagner sa vie. Il exerce divers métiers: il est successivement employé de banque, ouvrier agricole, vendeur dans un magasin, instituteur. Il envisage même de devenir ingénieur pour la construction de l'Erie Canal, mais sans succès.

C'est en 1839 que Melville se fait marin, s'engageant comme garçon de cabine sur le cargo Highlander, qui l'emmène à Liverpool. Ce voyage lui inspirera par la suite son roman Redburn. Au retour, il reprend son métier d'instituteur, puis va travailler quelque temps avec un oncle dans l'Illinois. Mais début 1841, le voici sur le baleinier Acushnet, en partance pour le Pacifique Sud.

Entre vingt et un et vingt-cinq ans, Melville reste en mer. Il passe le cap Horn sur l'Acushnet, déserte avec un camarade de bord et gagne les îles Marquises, où il passe quelques semaines parmi les indigènes dans la vallée du Taïpi, nom qu'il donnera comme titre à son premier livre (1846), inspiré par cette expérience. Il quitte les Marquises à bord d'un baleinier australien, le Lucy Ann, mais est débarqué à Tahiti à la suite d'une mutinerie. C'est un autre baleinier, le Léviathan, qui l'emmènera jusqu'aux îles Hawaii, épisode qui servira de point de départ à son deuxième récit, Omoo (1847). A Honolulu, il s'engage sur un navire de guerre de la marine américaine, le United States, qui le débarque à Boston le 14 octobre 1844.

Le succès littéraire

À son retour aux États-Unis, Melville s'installe à New York et travaille à transposer ses aventures en littérature. Il y avait depuis longtemps un grand marché pour l'exotisme: Taïpi et Omoo connaissent donc un immense succès aussi bien à Londres qu'à New York. Melville, le jeune marin littéraire, le romancier aventurier, devient un favori de la société new-yorkaise et écrit régulièrement dans les magazines. En août 1847, il épouse Elizabeth Shaw, fille d'un magistrat de Boston; un fils, Malcolm, naîtra deux ans plus tard. Le troisième livre de Melville, Mardi (1849) ambitieuse allégorie des mers du Sud, est un échec commercial. Assagi, l'écrivain revient aux récits de voyage avec Redburn (1849) et la Vareuse blanche (1850), qui ont presque autant de succès que ses deux premiers ouvrages.

En 1850, Melville fait un voyage en Angleterre. À son retour, il acquiert une ferme près de Pittsfield, dans le Massachusetts. Il a un illustre voisin, le romancier Nathaniel Hawthorne, et les deux hommes entretiendront une amitié. C'est alors que Melville entreprend de composer son chef-d'oeuvre, Moby Dick, l'histoire de la baleine blanche. Lorsque le livre paraît en 1851, son auteur écrit à Hawthorne qui est devenu pour lui une sorte de mentor spirituel et littéraire: «J'ai écrit un livre atroce et je me sens aussi innocent qu'un agneau.»

Le temps des déceptions

Moby Dick connaît un accueil médiocre tant auprès de la critique que du public. On continue de reprocher à Melville de ne plus produire des aventures exotiques comme Taïpi ou Omoo. Mais l'écrivain est trop profondément engagé dans son oeuvre pour chercher de nouveau le succès à tout prix. D'ailleurs, il semble avoir épuisé sa réserve de souvenirs.

À partir de ce moment-là, Melville vit de plus en plus retiré, et son oeuvre est gagnée par un pessimisme croissant. Pierre ou les Ambiguïtés paraît en 1852; ce roman de l'inceste ne parvient pas à l'équilibre heureux qui caractérise Moby Dick, et c'est de nouveau un échec. Les nouvelles que Melville écrit pour Putnam's Monthly Magazine au début des années 1850, et dont certaines seront publiées en 1856 sous le titre de Benito Cereno et Autres contes de la véranda, reflètent sa préoccupation grandissante du mal et de la solitude humaine. On compte parmi ces nouvelles des chefs-d'oeuvre tels que «Benito Cereno» et «Bartleby l'Écrivain». L'humeur de Melville reste sombre, et ses deux derniers romans, Israël Potter (1855) et le Grand Escroc (1857), critique acerbe du commercialisme américain, sont autant de gestes de désespoir.

La fin d'une carrière de romancier

Entre 1857 et 1860, afin de payer ses dettes, l'écrivain s'essaie au métier de conférencier, mais, à la différence de Mark Twain et d'Emerson, il n'a pas un tempérament d'homme public. Dans les années 1860, après avoir longtemps brigué une charge de consul, il finit par obtenir un poste d'inspecteur des douanes au port de New York, qui lui apporte enfin la sécurité matérielle.

Melville, qui a abandonné le roman dès 1857, se consacre désormais à la poésie. En 1866, il publie à compte d'auteur Poèmes de guerre, évocation de la guerre civile; en 1870, Clarel, long poème religieux inspiré par un voyage en Terre sainte; en 1888, John Marr et Autres marins, portraits de la vie en mer, et enfin, en 1891, Timoléon. Ce n'est qu'aujourd'hui que cette oeuvre reçoit l'attention critique qu'elle mérite.

À cette époque, Melville mène toujours une vie de reclus, et la mort de son fils dans un accident, en 1867, n'a fait qu'accentuer son pessimisme. Il ne trouve de satisfaction que dans l'écriture et, après avoir démissionné de son emploi aux douanes en 1885, travaille à un court récit de fiction, Billy Budd, gabier de misaine, auquel il met la dernière main peu de temps avant sa mort, le 28 septembre 1891, à New York: le roman sera publié en 1924.

Un puritain hanté par le doute

Comme beaucoup de ses contemporains, Melville est obsédé par le conflit entre le bien et le mal. À mi-chemin entre l'idéalisme d'Emerson et le pessimisme de Hawthorne et d'Edgar Poe, ses convictions morales sous-tendent toute son oeuvre.

L'affrontement du bien et du mal

À l'origine, l'écrivain se veut rousseauiste, admirateur du «bon sauvage» et dénonciateur des méfaits de la civilisation, comme on peut le voir dans Taïpi et dans Omoo, lorsqu'il dépeint le contraste entre la grâce des païens ignorants et la corruption de ses compagnons de bord ou encore celle des habitants de Liverpool. Il lui semble d'une ironie sinistre d'envoyer des missionnaires apporter la lumière à des êtres du soleil.

Bientôt cependant l'écrivain doute: peut-être l'origine du mal est-elle au coeur même de la nature de l'homme. Les germes de cette incertitude transpercent dans les ambiguïtés de Mardi, où sont dépeints des personnages fondamentalement mauvais ou faibles, tout comme Bland dans la Vareuse blanche ou Jackson et Harry Bolton dans Redburn.

Avec Moby Dick, épopée qui focalise toutes les tensions de l'écrivain, Melville tente de réconcilier son désir de croire en la noblesse de l'homme et sa certitude de l'existence du mal. Dans ce récit lesté de symbolisme tout comme d'information factuelle et mythologique sur les baleines, Melville, dans un style parfois mélodramatique, ose poser des questions qui, au XIXème siècle, sont encore autant de tabous. Il se querelle avec le Dieu calviniste de la Nouvelle-Angleterre.

Des oeuvres pessimistes et morales

Par la suite, l'écrivain sombre dans la dépression, et son oeuvre devient de plus en plus noire. Hantés par les thèmes de la lutte contre le mal, de la culpabilité et de l'espoir d'une transcendance, les trois derniers romans de Melville n'atteignent pas à l'équilibre de Moby Dick entre récit palpitant et nécessité de symboliser les désarrois de l'âme. Ses nouvelles sont, elles aussi, marquées par le thème de l'échec.

Ce n'est qu'à la fin de sa vie, dans sa poésie et dans Billy Budd, dont le héros, âme simple et «nouvel homme» américain, personnifie la bonté, que Melville s'approchera d'un sentiment de réconciliation. Certes, une amère ironie n'est pas absente du roman, c'est de force que Billy Budd est enrôlé sur un navire anglais appelé... les Droits de l'Homme, et sa fin est tragique; il y perce pourtant une lueur d'espoir dans la bonté et le pardon: le héros meurt, pendu, après s'être écrié «Dieu bénisse le capitaine Vere!» celui qui l'a condamné à mort mais qui reste pour lui l'image de l'honneur et de l'équité. Et le dernier récit de Melville compte certaines pages parmi les plus belles que le puritanisme américain ait inspirées.

En regard de la symbolique toute chrétienne de ce roman quelque peu à part, le Journal, publié entre 1949 et 1955, montre un Melville cohérent avec le reste de son oeuvre, un Melville au pessimisme constant, obsédé par l'échec, par l'ambiguïté de la morale et, par-dessus tout, par l'angoisse de la mort.

(yahoo encyclopédie)

Homosexualité

Mis à part des ouvrages que l'on qualifierait aujourd'hui de gay-friendly, dont Moby Dick, on notera que Melville eut une relation sérieuse avec Richard Tobias Greene. Son amour pour Nathaniel Hawthorne ne fut pas réciproque.

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