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John Maynard Keynes

(5 juin 1883 à Cambridge - 12 avril 1946 dans le Sussex)

Théoricien économique, directeur de la Banque d'Angleterre

Parcours (encyclopédie Yahoo)

Né l'année de la mort de Marx et de la naissance de Joseph A. Schumpeter , Keynes est issu d'une famille d'universitaires, victoriens et progressistes. Son père, John Neville Keynes, est l'auteur d'un ouvrage célèbre de méthodologie économique (The Scope and Method of Political Economy, 1891); fellow de Pembroke College, il devient administrateur général de l'université de Cambridge en 1910. Sa mère, Florence Ada Brown, l'une des premières femmes diplômées de Newham College, consacre sa vie à l'action sociale. Elle entre au conseil municipal de Cambridge en 1914, puis devient maire de la ville en 1932.

Influences et vie de Keynes

Comme la majorité des grands théoriciens de l'économie, J.M. Keynes subit des influences multiples: philosophiques, artistiques ou scientifiques.

Après des études secondaires à Eton, John Maynard Keynes entre à King's College, où il est admis dans une société secrète étudiante, élitiste et antivictorienne, la Cambridge Conversazione Society encore appelée The Apostles («les Apôtres») ou The Society («la Société») , où il côtoie, entre autres, Bertrand Russell et le philosophe anti-utilitariste George Edward Moore, dont Principia ethica, publié en 1903, exerce une grande influence intellectuelle sur l'ensemble du groupe.

Mathématicien de formation, il obtient son diplôme en 1905; Keynes s'engage ensuite dans l'étude de l'économie politique, sous la direction d'Alfred Marshall. Puis il quitte l'université et devient fonctionnaire à l'India Office, travaillant parallèlement à une étude sur la théorie des probabilités. C'est l'époque de sa rencontre avec le peintre Duncan Grant et des premières réunions du groupe de Bloomsbury, où se retrouvent une bonne partie des anciens «Apôtres» et quelques femmes, comme les soeurs Stephen, Vanessa et Virginia (la future Virginia Woolf), amies d'enfance de Keynes. Les conversations y sont passionnées et portent sur l'art, la sexualité et la créativité, sur Coleridge, Moore ou encore Freud, qui a été récemment traduit en anglais.

Après deux ans à l'India Office, Keynes revient à l'université. Il achève son travail sur les probabilités (qui sera publié, dans une version largement remaniée, sous le titre A Treatise on Probability en 1921), devient lecteur d'économie politique en 1908, puis fellow de King's College en 1909. C'est à King's qu'il fonde, pour ses meilleurs étudiants, le Club d'économie politique, dont les réunions , les «Soirées du lundi» , se tiendront sans interruption (à l'exception des années de guerre) de 1909 à 1937.

En 1911, il devient rédacteur en chef de l'Economic Journal, poste qu'il gardera pendant trente-trois ans et, en 1913, secrétaire de la Royal Economic Society. En 1912, il rédige son premier livre, Indian Currency and Finance (1913), dont l'objet est moins de décrire le système monétaire indien que d'amorcer une réflexion théorique sur les avantages du gold exchange standard comme système monétaire international capable de remplacer l'étalon-or.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Keynes devient conseiller auprès du Trésor, administration qu'il représente à la conférence de Versailles en 1919. Mais son désaccord avec les positions des Alliés sur le montant des réparations allemandes le conduit à démissionner de la délégation et à publier une dénonciation sévère des clauses du traité, The Economic Consequences of the Peace (1919), qui stigmatise l'excès d'épargne comme facteur de stagnation.

Keynes cesse alors ses cours à Cambridge, ne conservant qu'un séminaire hebdomadaire, les réunions du Club d'économie politique et les discussions avec le cercle de ses disciples , le futur Circus.

En 1925, il épouse la danseuse étoile de la compagnie des Ballets russes de Serge Diaghilev, Lydia Lopokova, qui deviendra comédienne et avec qui il fonde, en 1936, l'Arts Theatre de Cambridge.

Son activité professionnelle se partage désormais entre l'université, ses travaux théoriques, ses activités d'éditorialiste et de polémiste , citons Economic Consequences of Winston Churchill (1925), sur la décision, qu'il juge inacceptable, de revenir à la parité-or de la livre; un manifeste de soutien à la politique proposée par le parti libéral, Can Lloyd George Do It? (1929); ou encore How to Pay for the War? (1940) et son rôle de consultant auprès du gouvernement britannique, qui l'amène à participer aux négociations de Bretton Woods (1944), puis à occuper le poste de conseiller spécial auprès du chancelier de l'Échiquier, de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à sa mort, dans sa maison du Sussex, le 21 avril 1946.

La «révolution» keynésienne

«Je crois que je suis en train d'écrire un livre de théorie économique qui devrait largement révolutionner la manière dont le monde pense les problèmes économiques, cela, peut-être pas dans l'immédiat mais au cours des dix prochaines années» (lettre de Keynes à George Bernard Shaw, 1er janvier 1935). Il s'agit de son célèbre essai, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, qui paraîtra en 1936. La «révolution» keynésienne se fonde sur la critique de trois énoncés de base de la théorie orthodoxe de l'époque: la perspective microéconomique et son corollaire, la représentation d'ensemble de l'économie à travers les notions de marché et d'équilibre; la loi de Say et son fondement, la théorie quantitative de la monnaie; le statut logique accordé au marché du travail, identique aux autres marchés en ce que l'offre et la demande y déterminent simultanément les prix (les salaires réels) et les quantités (le niveau d'emploi) d'équilibre.

Sur ces bases, la théorie que Keynes appelle «classique», c'est-à-dire fondée sur la loi de Say, «se trouve incapable», affirme-t-il, «de résoudre les problèmes économiques du monde concret».

En premier lieu, la démarche que Keynes propose d'adopter est macroéconomique, et non plus microéconomique. Ce qui modifie le cadre même de l'analyse: il ne s'agit plus de raisonner en termes d'équilibre sur les marchés, mais d'expliquer, dans une perspective dynamique, les variations des grandeurs agrégées de l'économie.

Ensuite, l'économie est pensée par Keynes comme «économie monétaire de production» (et non plus comme «économie réelle d'échange» ainsi que le proposait la théorie classique). Ce qui entraîne un double constat: d'une part, le rôle déterminant des anticipations des agents économiques c'est-à-dire des hypothèses, pessimistes ou optimistes, qu'ils formulent pour prendre une décision de dépense, d'investissement, ou d'épargne, du fait de l'incertitude fondamentale qui caractérise l'environnement économique, dès lors que la monnaie est prise en compte; d'autre part, la préférence des agents pour la liquidité (soit pour les actifs rapidement transformables en instruments de paiement, monnaie ou avoirs sur compte à vue). Keynes distingue en effet, outre les motifs classiques de «transaction» et de «précaution», le motif de «spéculation» , écho de l'incertitude sur le futur de l'environnement économique, pour expliquer l'accroissement de la demande de monnaie.

Enfin, le marché du travail n'a pas pour Keynes le même statut théorique que les autres marchés. Cela pour deux raisons majeures: l'une tient au fonctionnement même du marché du travail, où le contrat entre employeurs et salariés porte sur les salaires nominaux, rigides à la baisse, et non sur les salaires réels. L'autre découle du fait que le niveau d'emploi est déterminé, à ses yeux, non par les conditions d'équilibre sur le marché du travail, mais par le niveau général de la production. En effet, ce n'est pas le salaire réel qui décide du niveau d'emploi, comme le montre, dans la Grande-Bretagne de l'entre-deux-guerres, le cas de travailleurs ne trouvant pas à s'employer, bien qu'ils aient accepté d'être sous-payés.

Conclusion logique de ses critiques à l'égard de la loi de Say, la Théorie générale fait apparaître une nouvelle perception de l'économie qui place le problème du chômage au coeur de l'analyse économique.

L'idée centrale de Keynes est que le niveau de l'emploi, qui est déterminé par le niveau de la demande effective sur une période donnée, ne coïncide pas forcément avec le revenu global distribué à l'occasion du processus de production. En effet, il est possible que ce revenu global ne soit pas dépensé dans sa totalité, ce qui rend la demande effective insuffisante pour maintenir un niveau d'emploi satisfaisant. D'où la nécessité d'analyser les deux déterminants de la demande globale: la consommation et l'investissement. La fonction de consommation est caractérisée, selon Keynes, par une «loi psychologique fondamentale», qu'il définit en termes simples: «Lorsque le revenu croît, la consommation croît aussi, mais dans une moindre mesure.» Dans les sociétés modernes, la propension marginale à consommer des agents est donc toujours inférieure à 1.

Quant à la fonction d'investissement, elle dépend, d'une part, des anticipations des entrepreneurs sur le futur de l'économie et, d'autre part, de l'efficacité marginale du capital, telle que l'apprécient ces mêmes entrepreneurs avec la méthode de l'actualisation , qui consiste à ramener l'avenir, soit les recettes que l'on peut attendre d'un investissement, à sa valeur actuelle, c'est-à-dire à son coût initial. La décision d'investissement dépend ainsi de la comparaison entre le taux d'intérêt du marché (le coût de la monnaie liquide nécessaire au financement de l'investissement) et l'efficacité marginale du capital; et son volume, de l'égalisation de ces deux taux.

Par ailleurs, Keynes montre, à la différence des classiques, que l'acte d'épargner et l'acte d'investir sont indépendants, et que le taux d'intérêt du marché, variable purement financière, n'assure pas l'ajustement entre l'épargne et l'investissement, mais égalise seulement l'offre et la demande de monnaie liquide.

La construction converge ainsi vers ce qui constitue l'objet premier de la Théorie générale : expliquer la persistance durable d'un taux de chômage important, le «pot au noir» d'Arthur C. Pigou, en réfutant la théorie classique du chômage volontaire. Dans la logique de Keynes, en effet, c'est l'emploi qui est requis par le niveau de production et le salaire réel par le niveau d'emploi, et non l'inverse. En outre, l'auteur constate que le volume d'emploi peut s'établir à un niveau correspondant à une situation d'équilibre sur le marché des biens, sans pour autant assurer le plein-emploi. Cet «équilibre de sous-emploi» est donc caractérisé par un chômage involontaire et structurel, et non volontaire et conjoncturel, comme le décrit la théorie orthodoxe, défendue alors en France par Jacques Rueff.

Avec pour toile de fond la crise des années 1930, l'un des objectifs de la «révolution» keynésienne est d'affirmer, contre le modèle du marché autorégulateur, l'existence et la nécessité d'une politique économique. Si l'enjeu de la croissance passe par la relance de la demande effective, le rôle de toute politique économique est d'en stimuler les composantes: la consommation et l'investissement. Ce qui délimite trois axes d'intervention.

La redistribution des revenus. L'accroissement de la consommation de l'ensemble des agents économiques passe, avant tout, par une politique de redistribution des revenus en faveur des plus pauvres, dont la propension à consommer est la plus élevée. C'est là le principe directeur des réformes fiscales conduites dans les années 1940 et 1950 dans les pays occidentaux.

L'abaissement du taux d'intérêt par des mesures de politique monétaire, essentiellement par l'intervention sur le marché monétaire, est destiné, simultanément, à réaliser l'«euthanasie des rentiers» et à stimuler l'investissement en abaissant le seuil d'efficacité marginale du capital.

Keynes proposera une réforme du système monétaire international, partant d'une critique drastique de l'étalon-or au nom de la nécessaire indépendance des politiques économiques nationales. Déjà esquissé dans Indian Currency and Finance, son projet est développé dans le plan qu'il soumet en 1944 à la conférence de Bretton Woods, où il propose de créer un nouvel étalon monétaire, le «bancor», ainsi qu'une chambre de compensation chargée de gérer les opérations de crédit entre banques centrales.

Keynes accorde également un rôle important à la dépense publique ( les «grands travaux»), dont le financement peut être assuré par l'emprunt public, c'est-à-dire par le déficit budgétaire.

«Les années de haute théorie»: la formule de Shackle résume bien l'effervescence intellectuelle qui a entouré la rédaction de la Théorie générale. Prolongée, dévoyée, critiquée, récupérée, la «révolution» keynésienne nourrit des débats depuis cinq décennies sur les points les plus divers: la croissance, la politique économique et la comptabilité nationale, la théorie de la consommation, ou encore la relation entre taux de chômage et taux d'inflation. Keynes a laissé un héritage foisonnant.

Homosexualité

La société secrète "Les apôtres", que fréquente JM Keynes, est avant tout un cercle d'étudiants homosexuels.

En 1908, il a commencé une affaire sérieuse par le peintre impressioniste Duncan Grant, une liaison qui va durer 7 ans. Il dira plus tard qu'il était la seule personne en qui il a trouvé une combinaison de beauté et l'intelligence donnant vraiment satisfaction. Seulement quelques décennies après la condamnation d'Oscar Wilde, les nombreuses affaires de Keynes avec de jeunes hommes ne lui ont jamais causé d'ennui légal.

En 1925 (une fois célèbre), Keynes a épousé une ballerine Diaghilev, Lydia Lopokova, mais Keynes n'a jamais eu d'enfants.

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