Carrière
et Homosexualité
Oscar
Wilde nait à Dublin le 16 octobre. Il est le deuxième
fils de William Wilde médecin et chirurgien de réputation
internationale et de Jane Francesa Elgee. Son père
est passionné d'archéologie et l'auteur d'un
ouvrage sur Jonathan Swift. Sa mère a une très
grande culture. Elle est un poète engagé,
qui dans les années 1840, a soutenu la cause irlandaise
face à l'Angleterre. Elle a publié ses premiers
poèmes sous le pseudonyme de Speranza.
Oscar
Wilde est élève à la Portora Royal
School, à Enniskillen, jusqu'en 1871; il y apprend
le français, le latin et le grec et se montre très
brillant dans ces deux dernières matières.
En
1867, Isola, sa sœur cadette meut à 10 ans. Oscar
Wilde est profondément affecté par cette mort.
En
1871, Oscar Wilde poursuit ses études au Trinity
College, à Dublin. Il fait preuve d'une forte personnalité
et se distingue des autres étudiants par l'extravagance
des ses vêtements et de ses opinions.
En
1874, Oscar Wilde obtient une bourse pour Magdalen College,
l'un des collèges les plus côtés de
l'Université d'Oxford. Il y restera jusqu'en 1878.
Il est un élève brillant, réputé
à la fois pour ses tenues de dandy et son insolence.
Il a les cheveux longs, porte des cravates lavallière
et orne les boutonnières de ses costumes d'un œillet,
d'un lis ou d'un chrysanthème. Il côtoie à
Londres les milieux culturels et aristocratiques.
En
1876, son père meurt.
En
1877, Oscar Wilde voyage en Grèce. Il a comme professeur
John Ruskin, l'un des porte-parole du mouvement "esthète",
une "école" qui estime que l'art ne doit être
que recherche du Beau, sans aucune préoccupation
morale ou sociale. Oscar Wilde est très réceptif
à ce discours qui correspond parfaitement à
ses propres aspirations.
En
1878, Oscar Wilde publie ses premiers poèmes dans
des revues irlandaises et anglaises. L'un de ces poèmes,
Ravenna, obtient le Newdigate Prize. Oscar Wilde dont le
snobisme et l'anticonformisme s'accentuent ne va pas tarder
à devenir l'une des figures emblématiques
de ce mouvement.
En
1880, Oscar Wilde s'installe à Chelsea, il écrit
sa première pièce de théâtre
Vera.
En
1881, Oscar Wilde publie Poems. Ce premier recueil de poèmes
est accueilli avec enthousiasme : Les jeunes dandys l'admirent,
la respectable société victorienne, est elle,
un peu plus réservée. Vera, la pièce
qu'il a écrite l'année précédente,
sera retirée de l'affiche à la veille de la
première. A la fin de l'année, Oscar Wilde
part aux Etats-Unis pour une série de conférences
sur l'esthétisme. A son arrivée, il dit: "
ne rien avoir à déclarer en dehors de son
génie". Cette tournée d'un an le mène
de la Côte Est ( Boston, New-York) jusqu'à
la Californie. Il fait connaître aux américains
le renouveau anglais de cette fin du dix-neuvième
siècle.
En
1883, de retour en Europe, il se rend à Paris, où
il rencontre les principaux écrivains français
de l'époque : Verlaine, Mallarmé, Zola, Daudet,
Hugo (qui selon la légende s'endort durant cet entretien).
Il fait également la connaissance de l'actrice Sarah
Bernhardt.
Il
donne une série de conférences en Angleterre
et en Irlande sur le thème de la "maison magnifique".
Lors d'une conférence à Dublin, il rencontre
une jeune admiratrice, Constance Lloyd, qu'il épousera
l'année suivante.
Il
écrit une poème, Le sphinx, et une pièce
de théâtre : La Duchesse de Padoue. Véra,
sa première pièce est enfin montée
à New York, mais sans grand succès.
En
1884, Oscar Wilde épouse Constance Lloyd et le couple
s'installe à Chelsea dans la "maison de beauté",
une demeure magnifiquement décorée, qui deviendra
le lieu de rendez vous de toute la société
artistique londonienne. Oscar Wilde et Constance Lloyd auront
deux fils : Cyril (1885) et Vyvyan (1886).
En
1886, Oscar Wilde écrit son premier essai, La vérité
des masques sur Shakespeare. Cet essai est publié
en revue.
En
1887, il devient le rédacteur en chef du magazine
The Woman's World. Il y restera jusqu'en 1889. Il y montre
ses talents de pamphlétaire et son art du paradoxe.
Il s'emploie également à défendre la
cause féministe.
En
1889, il publie deux essais : Le déclin du mensonge
et Pen, Pencil and Poison
En
1890, il publie une première version de ce qui sera
son unique roman : Le portrait de Dorian Gray. Ce roman
sera publié dans sa version définitive en
1891. Publication également de deux nouveaux essais
: Le critique comme artiste et L'âme de l'homme sous
le socialisme.
En
1891, publication de deux recueils de nouvelles, Lord Arthur
Savile's crime and Other Stories (Le crime de Lord Arthur
Savile et autres contes) et A House of Pomegranates (Une
maison de grenades).
Publication
dans sa version définitive de son unique roman, Le
Portrait de Dorian Gray. Dans sa préface, Oscar Wilde
développe sa théorie artistique : "Dire d'un
livre qu'il est moral ou immoral n'a pas de sens. Un livre
est bien ou mal écrit - c'est tout." Ce roman lui
vaut une très grande notoriété, mais
le public anglais, choqué, lui reproche l'immoralité
de certains personnages.
Il
rencontre Lord Alfred Douglas avec qui il va avoir une relation
passionnée. le Marquis de Queensberry, père
d'Alfred Douglas menace publiquement Oscar Wilde. Malgré
les conseils de ses amis, Oscar Wilde intentera un procès
au Marquis; démarche périlleuse dans un pays
où l'homosexualité est punie par la loi.
Oscar
Wilde effectue un voyage à Paris et rencontre Mallarmé.
En
1892, Oscar Wilde écrit des comédies, critiques
ironiques de la société traditionnelle anglaise.
Ces pièces renouvellent radicalement le théâtre
anglais.
Salomé,
tragédie qu'Oscar Wilde, dont la première
représentation était programmée, est
interdite. Oscar Wilde publiera cette pièce en Français
l'année suivante.
En
1895, rebondissement dans le procès entre Oscar Wilde
et le Marquis de Queensberry, père d'Alfred Douglas,
son amant. Cette fois c'est le Marquis de Queensberry qui
porte l'affaire devant les tribunaux, accusant Wilde de
pervertir son fils . Oscar Wilde est condamné pour
délit d'homosexualité à 2 ans de travaux
forcés le 27 mai 1895. Il purgera cette peine à
la prison de Reading, au sud de l'Angleterre, geôle
à l'ambiance très répressive.
Oscar
Wilde y écrit la ballade de la geôle de Reading,
témoignage émouvant de sa douleur de prisonnier
. cette ballade sera publiée en 1898.
En
1897, en prison, Oscar Wilde écrit une longue lettre
à Lord Alfred Douglas, qui plus tard sera publiée
sous le titre De Profundis. A l'expiration de sa peine,
le 19 mai 1897, oscar Wilde s'exile en France, à
Berneval, près de Dieppe et prend le nom de Sebastian
Melmoth. C'est un homme brisé et ruiné. Puis
il rejoint Lord Alfred Douglas en Italie.
En
1898, sa femme Constance Wilde meurt. Oscar Wilde s'installe
à Paris. Publication de la ballade de la geôle
de Reading
En
1899, son frère Willie Wilde meurt.
En
1900, après un voyage à Rome et à Naples
au printemps Oscar Wilde succombe à une méningite
cérébrale le 30 novembre à l'hôtel
d'Alsace à Paris. Il est enterré au Père-Lachaise.
En
1905, De Profundis, le testament de Wilde, à l'origine
une lettre écrite en prison à Lord Alfred
Douglas à qui l'auteur reprochait son silence, sera
publié cinq ans après sa mort dans une version
abrégée et dans sa totalité quarante-quatre
ans plus tard !
(www.alalettre.com/international/wilde-bio.htm
)
La
fin d'Oscar Wilde
article
de tétu
En
1900, ce sont les anonymes, les bonnes gens de la rue des
Beaux-Arts, qui suivent le cercueil d’Oscar Wilde jusqu’au
Père-Lachaise. Nul écrivain dans le cortège,
aucun de ses anciens amis qui appréciaient l’homme
et encensaient l’artiste. Cinq ans plus tôt, refusant
de fuir en France, comme ses amis le lui demandent, Oscar
Wilde affronte la justice de son pays. Un second procès
le voit condamné à deux ans de travaux forcés
pour corruption de mineurs. Depuis la prison de Reading,
ses amis tentent d’alerter l’opinion publique : Wilde est
malade,ne mange plus, ne dort plus, ses conditions de détention
sont terribles. Stuart Merrill, poète anarchiste
installé à Paris et qui connaît Wilde
depuis 1890, a l’idée de récolter les signatures
des grands noms de la littérature française
et de faire parvenir cette pétition à la reine
Victoria. La revue Plume coordonne la campagne de soutien
à l’auteur du Portrait de Dorian Gray. Émile
Zola, Alphonse Daudet, les frères Goncourt, Heredia
sont sollicités parmi tant d’autres. Bien peu signeront,
chacun y allant de ses bonnes raisons pour ne pas venir
en aide à Oscar Wilde. Seuls quelques écrivains
isolés, Octave Mirbeau, le plus connu, Henry Bauër,
Paul Adam, Hugues Rebell apporteront leur soutien. Octave
Mirbeau, l’auteur du Journal d’une femme de chambre, termine
ainsi l’article consacré à la défense
de Wilde : «Il n’y a que de la pourriture et du fumier,
il n’y a que de l’impureté à l’origine de
toute vie. Étalée, dans le chemin, sous le
soleil, la charogne se gonfle de vie splendide ; les fientes,
dans l’herbage desséché, recèlent des
réalisations futures, merveilleuses. C’est dans l’infection
du pus et le venin du sang corrompu qu’éclosent les
formes par qui notre rêve chante et s’enchante. Ne
nous demandons pas d’où elles viennent et pourquoi
la fleur est si belle qui plonge ses racines dans l’abject
purin.» Faute de signatures prestigieuses la pétition
ne parviendra jamais à Londres.
Les
Goncourt la ressentent comme une intimidation certaine,
Jules Renard fait du mauvais esprit – «Je veux bien
signer la pétition pour Oscar Wilde, à condition
qu’il prenne l’engagement d’honneur de ne plus jamais… écrire.»
Gide est gêné, quand, quelques années
plus tard, il croise l’écrivain dans la misère.
Quant à Jean Lorrain, il traite par le mépris
celui qui a eu le courage d’affronter la justice de son
pays. Si l’expression «silence des intellectuels»
naît avec l’affaire Dreyfus, elle aurait tout autant
convenu pour l’affaire Wilde. Notre histoire commence par
une lâcheté.

Cette
page fait partie d'un site très complet sur les personnalités
gays, lesbiennes ou bisexuelles ayant révélé
leur orientation sexuelle. Si vous n'êtes pas passé
par la page principale, cliquez ICI
pour accèder à celle-ci.
|